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du 13 au 16 avril 2012 (semaine 15)
 

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16 avril 2012 - Brésil
LE DROIT DES INDIGÈNES TOUJOURS PLUS BAFOUÉ

Le Conseil indigéniste missionnaire (CIMI) du Brésil a demandé, début avril à l’ONU, d’intervenir auprès du gouvernement face aux graves violations des droits de l’homme dont souffrent les indigènes du pays.

La demande s’est concentrée sur deux dossiers: la violence dans l’État du Mato Grosso du Sud qui, entre 2003 et 2010, a fait 250 victimes parmi les indiens Guarani-Kaiowá, et les décès de 300 indiens de Vale do Javari, dans l’État d’Amazonas, suite à différents types d’hépatites.

La demande a été remise lors d’une rencontre avec Valérie Amos, secrétaire générale des questions humanitaires de l’ONU, dans les locaux du Ministère des Affaires Etrangères à Rio de Janeiro, en présence d’autres organisations et mouvements sociaux comme "Médecins sans Frontières", Care Brésil ou encore la fédération des Organismes pour l’Assistance Sociale et Educative (FASE), l’une des plus importantes ONG du Brésil.

« La situation des peuples indigènes au Brésil est dramatique, en particulier depuis les dix dernières années. Et de nombreuses preuves étayent ces affirmations« , a expliqué Kimberly Cupsinski, représentant légal du CIMI. L’avocat a rappelé que non seulement la Constitution de 1988 garantissant les droits des indigènes n’était pas appliquée, mais qu’elle risquait d’être modifiée en leur défaveur en cas d’approbation des modifications proposées il y a quelques mois par la Commission Constitution, Justice et Citoyenneté de l’Assemblée (CCJSC).

Cette non-application est intolérable aux yeux de Mgr Erwin Kräutler, évêque d’Altamira et président du CIMI. « Nous avons voulu créer un électrochoc. Car, malgré les engagements pris par Lula, l’ancien président, puis par Dilma Rousseff, qui lui a succédé, les droits des indigènes sont de plus en plus ouvertement bafoués.

" Il existe aujourd’hui dans ce pays une vague anti-indigène qui demande une réaction drastique de la part des responsables politiques. Des dirigeants sont accusés de complaisance à l’égard de la puissante « banca ruralista », le parti représentant les intérêts des grands propriétaires terriens. Allié politique du gouvernement fédéral, le parti exerce un pesant lobbying pour réduire à néant la démarcation et l’homologation des terres indigènes.

" Nos interventions sont destinées à faire réagir la communauté internationale et le gouvernement brésilien face au drame que vivent tous les indiens dans ce pays. Aujourd’hui, nous devons dénoncer ce qui constitue un génocide et une guerre civile. Nous attendons donc de l’ONU qu’elle agisse comme elle peut le faire dans d’autres régions du monde. » Le président du CIMI assure que cette démarche est d’autant plus nécessaire que « l’Eglise doit user de sa dimension samaritaine et prophétique pour défendre la vie. C’est une mission basée sur les Evangiles », conclut-il. (source : Apic)


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