Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 13 au 16 avril 2012 (semaine 15)
 

-
16 avril 2012 -
UN NOUVEAU PATRIARCHE COPTE EN ÉGYPTE


Fin avril s’ouvrira le processus de désignation du 118ème successeur de saint Marc, le prochain "Pape" de l’Église copte d'Égypte. orthodoxe. Il devra à la fois réformer l’Église et instaurer un nouveau rapport avec l’État et les partis islamiques.

C’est la « main de Dieu » qui le choisira. Un enfant aux yeux bandés piochera dans un calice le nom d’un des trois candidats à la succession de Chenouda III. Avant cette ultime intervention de l’Esprit-Saint, un règlement datant de 1957 fixe les modalités du choix du trio de postulants. Ces derniers doivent être Coptes, avoir au moins quarante ans, dont quinze vécus dans un monastère.

Un collège de 1 500 personnes – les évêques, des prêtres, des personnalités du monde copte, une douzaine de laïcs par diocèse — vont participer à la sélection des candidats. Les débats et votes, qui vont débuter le 25 avril, 40 jours après le décès de Chenouda III, peuvent durer plusieurs mois.

Quelques noms circulent déjà. Mgr Moussa, évêque chargé de la jeunesse, est le plus populaire. Mais il est âgé et malade. Et les autres ne font pas l’unanimité. En 1971, Chenouda avait été désigné au bout de sept mois. Aujourd’hui, la situation est plus complexe, cela pourrait durer plus longtemps.

Mais on sait aussi qu'il y a urgence car les défis qui attendent le futur patriarche sont nombreux. En interne, l’Église copte a besoin de nouveaux cadres et d’un plus grand professionnalisme. « Chenouda a fait un énorme travail, mais il tenait tout par sa personnalité. C’était un synode à lui tout seul », témoigne Mgr Athanasios. De l’autre, beaucoup de choses ont été verrouillées, un peu à l’image de l’Égypte : on ne discute pas. »

" C’est paradoxal, explique le P. Jean-Jacques Pérennès, religieux dominicain et directeur de l’Institut d’études orientales du Caire. D’un côté, Chenouda III a insufflé une vraie vitalité chez les Coptes, à tel point que les monastères sont pleins. Mais pour beaucoup de jeunes Chenouda s’est un peu trop fourvoyé dans son attitude conciliante envers Moubarak. Une partie de la jeunesse copte qui a pris part à la Révolution s’est trouvée clairement en désaccord politique avec lui."

Une autre question intervient. Le gouvernement va-t-il continuer à donner son aval pour la nomination du patriarche, ce qui va clairement à l’encontre de la liberté de religion.Il faut une vraie autonomie de l’Église par rapport au pouvoir pour que les Coptes puissent se faire entendre.

Or comment faire retentir cette voix minoritaire face à la montée de l’islamisme et surtout de sa variante salafiste ? S’ils représentent entre 6 et 10 % de la population, les Coptes ne comptent que 1 % des membres du Parlement contre 24 % d’élus salafistes.

Le P. Pérennès estime que face à un pouvoir massivement islamiste, il va falloir discuter, rencontrer, confronter, notamment avec le parti des Frères musulmans. « Le grand défi de l’Église copte est celui de la citoyenneté. Les chrétiens ne peuvent pas se mettre en retrait par rapport à la société. Il faut qu’ils résistent à la tentative du repli et qu’ils s’impliquent dans tous les domaines », insiste-t-il. (source : AP et La Croix)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil