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du 13 au 16 avril 2012 (semaine 15)
 

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16 avril 2012 - France
DE NOUVELLES ÉNERGIES POUR L'ÉGLISE EN CORSE


En Corse, les chrétiens veulent écrire une nouvelle page de leur Église, à l'heure de l'ordination épiscopale de Mgr Olivier de Germay le14 avril, à la tête d’un diocèse dont la situation a été assainie par l’ancien évêque, Mgr Jean-Luc Brunin.

Cette ordination intervient en effet dans un contexte difficile pour l’Église en Corse qui a été ébranlée par le scandale du P. Antoine Videau, l’ancien économe de l’association diocésaine d’Ajaccio, condamné en 2010 à trois ans de prison (dont un avec sursis) pour avoir détourné environ 2 millions d’euros.

La tâche ne s’annonce pas facile pour le jeune évêque, comme l’a expliqué le laïc François Pernin, urologue à l’hôpital de la Miséricorde d’Ajaccio et ancien secrétaire général du conseil diocésain de pastorale, qui était chargé de présenter cette île « pauvre et généreuse, divisée et solidaire, violente et bienveillante ».

Conscient que la Corse est « entraînée dans la spirale de la vengeance, de la violence et de l’argent facile » et touchée aussi par « des divisions entretenues par le clanisme et le clientélisme » – selon les propos du docteur Pernin, le nouvel évêque s’est adressé « à ceux qui commettent la violence » en leur rappelant « que le mal qui les enchaîne n’est pas une finalité. Notre Dieu est libérateur. »

Inquiets face à la raréfaction et au vieillissement des prêtres, les catholiques de l’île espèrent, grâce à leur jeune évêque, un nouvel élan pour mobiliser les énergies.

Mgr Brunin avait dû faire preuve de fermeté en mars 2008, en relevant de sa charge un prêtre libanais qui refusait toute mutation depuis plusieurs années. Des centaines de personnes ont alors exprimé leur mécontentement sur le cours Napoléon, principale avenue d’Ajaccio, reprochant à cet « évêque du Nord de ne pas aimer les Corses »…

Une semblable scène s’est reproduite en novembre 2009 dans les rues de Corte, pour s’opposer à la révocation du curé de la ville, Roger-Dominique Polge, à qui Mgr Brunin reprochait de « s’être enfermé dans une attitude de séparation ecclésiale et d’hostilité croissante à l’égard de l’évêque ».

En janvier dernier, quatre mois après le départ de Mgr Brunin pour Le Havre, la Signature apostolique (tribunal suprême de l’Église) a réintégré le P. Polge dans son ancienne paroisse, sous le prétexte fondé sur un vice de forme. Une réintégration perçue comme un désaveu de Mgr Brunin.

Prêtres et laïcs corses attendent Mgr de Germay pour écrire avec lui une nouvelle page de leur histoire. Et renforcer la pastorale pour les touristes (l’île voit sa population de 300 000 habitants doubler en été), les familles, les jeunes, ainsi que pour les préparations au baptême et au mariage…"Hélas déclare un prêtre, la pastorale des funérailles mobilise toutes les énergies. Ici, ce sont les morts qui amènent les gens à l’église !" (source : AP)


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