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du 3 au 6 mai 2012 (semaine 18)
 

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6 mai 2012 -
LES IMPÉRATIFS DES RÉALITÉS SOCIO-POLITIQUES

C’est un véritable discours sur l’état de la planète que Benoît XVI a délivré aux nouveaux ambassadeurs près le Saint-Siège non-résidents à Rome (Éthiopie, Malaisie, Irlande, Fidji, Arménie) venus lui remettre, leurs lettres de créance.

Le texte prononcé le vendredi 4 mai par le Pape contient plusieurs des clés qui orientent aujourd’hui l’action diplomatique du Saint-Siège à travers le monde : attention à la pauvreté et à l’exclusion, prise en compte des migrations, nécessaire sobriété face à la multiplication des possibilités de consommation, impératif du développement équitable.

En un mot, il s’agit de « renforcer l’assise humaine de la réalité sociopolitique ». Pour cela, « il faut être attentif, dit le pape, à une autre sorte de misère : la perte de références à des valeurs spirituelles, à Dieu ».

Le rôle de l’éducation spirituelle, particulièrement au sein des familles, est souligné. Car « la religion permet de reconnaître en l’autre un frère en humanité ». L’objectif est d’« édifier une société où la sobriété et la fraternité vécues feront reculer la misère, prendront le pas sur l’indifférence et l’égoïsme, sur le profit et le gaspillage, et surtout sur l’exclusion ».

Le Pape a souligné que "le constat de la grande souffrance provoquée dans le monde par la pauvreté et la misère aussi bien matérielles que spirituelles, invite à une nouvelle mobilisation pour faire face, dans la justice et la solidarité, à tout ce qui menace l’homme, la société et son environnement.

" L’exode vers les villes, les conflits armés, les famines et les pandémies, qui touchent tant de populations, développent de façon dramatique la pauvreté qui revêt aujourd’hui de nouvelles formes. La crise économique mondiale conduit des familles de plus en plus nombreuses à une précarité croissante. Alors que la création et la multiplication des besoins a fait croire à la possibilité illimitée de jouissance et de consommation, faute des moyens nécessaires à leur satisfaction, des sentiments de frustration sont apparus.

" La solitude due à l’exclusion a augmenté. Et quand la misère coexiste avec la très grande richesse, naît une impression d’injustice qui peut devenir source de révoltes. Il convient donc que les États veillent à ce que les lois sociales n’accroissent pas les inégalités et permettent à chacun de vivre de façon décente.

" Pour cela, considérer les personnes à aider avant le manque à combler, c’est leur rendre un rôle d’acteur social, et leur permettre de prendre en main leur avenir, pour occuper à leur mesure une place dans la société. Car, « l’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a » (Conc. Vat. II, Gaudium et spes, 35).

" Le développement auquel toute nation aspire doit concerner chaque personne dans son intégralité, et non la seule croissance économique. Cette conviction doit devenir une volonté efficace d’action. Des expériences telles que le microcrédit, et des initiatives pour créer des partenariats équitables, montrent qu’il est possible d’harmoniser des objectifs économiques avec le lien social, la gestion démocratique et le respect de la nature.

" Il est bon aussi, par exemple, et en leur redonnant des lettres de noblesse, de promouvoir le travail manuel et de favoriser une agriculture qui soit tout d’abord au service des habitants. Là peut se trouver une aide véritable qui, mise en œuvre au plan local, national et international, prend en compte l’unicité, la valeur et le bien intégral de chaque personne. La qualité des relations humaines et le partage des ressources sont à la base de la société, en permettant à chacun d’y avoir sa place et d’y vivre dignement conformément à ses aspirations.

" Pour renforcer l’assise humaine de la réalité socio-politique, il faut être attentif à une autre sorte de misère : celle de la perte de référence à des valeurs spirituelles, à Dieu. Ce vide rend plus difficile le discernement du bien et du mal ainsi que le dépassement des intérêts personnels en vue du bien commun. Il rend aisé l’adhésion à des courants d’idées à la mode, en évitant l’effort nécessaire de réflexion et de critique. Et bien des jeunes en quête d’idéal, se tournent vers des paradis artificiels qui les détruisent. (source : VIS)


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