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du 10 au 12 mai 2012 (semaine 19)
 

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12 mai 2012 - USA
ILS SONT DES MILLIERS POUR SOUTENIR LES RELIGIEUSES


S'opposant aux évêques américains, accusés de vouloir réduire les religieuses au silence, des milliers de catholiques leur ont envoyé des messages de soutien après que Rome a demandé une réforme en profondeur de leur organisation.

À plusieurs reprises, ces dernières années, Rome avait envoyé des avertissements aux religieuses américaines, demandant la refonte de la plus grande organisation de religieuses américaines.

De Boston à Seattle, de Los Angeles à Washington, des veillées de prière et des manifestations ont commencé, dès le 8 mai, devant les cathédrales d’une quinzaine de métropoles américaines et dureront jusqu’à la fin du mois. « Nous voulons montrer le vaste soutien dont bénéficient les religieuses aux États-Unis et inspirer au Vatican d’abroger sa déclaration critique à leur égard », explique Jim Fitzgerald, du "Nun Justice Project", un réseau d’associations catholiques créé pour soutenir la "Leadership Conference of Women Religious" (LCWR).

Il y a un mois, la Congrégation pour la doctrine de la foi a demandé, avec l’approbation de Benoît XVI, une réforme complète de cet organisme qui représente 80 % des 57 000 religieuses américaines, estimant que ses prises de position doctrinales sont « un sujet d’inquiétude grave et sérieux » et mettant en cause un féminisme radical.

Cette décision a suscité la colère de milliers de catholiques qui ne comprennent pas qu’on puisse s’en prendre à ces religieuses impliquées à tous les niveaux dans la santé, l’éducation, l’aide aux plus défavorisés.

La tribune de Nicholas Kristof, célèbre journaliste américain, dans le New York Times, résume ce climat : « Ce sont les personnes les plus courageuses, les plus solides, les plus admirables au monde. Lors de mes voyages, j’ai vu des religieuses héroïques défier les seigneurs de la guerre, les souteneurs et les bandits. Même lorsque les évêques ont fait honte à l’Église en couvrant les viols d’enfants, elles l’ont racheté de leur humble travail au nom des plus nécessiteux. »

Si la LCWR a été fondée en 1956 pour « faciliter la communication entre le Vatican et les religieuses », à partir de 1971, lorsqu’elle a réécrit ses statuts, elle a évolué pour « devenir une organisation indépendante, professionnelle avec son propre agenda ». Le Vatican a mis notamment en question les conventions annuelles où les responsables de la LCWR ont invité des intervenants dont les positions éthiques divergeaient de celles du Magistère de l’Église.

En tant qu’organisation, la LCWR n’a jamais pris position officiellement contre l’enseignement de l’Église. Certaines sœurs ont pu aller trop loin, mais la grande majorité reste profondément attachée à l’Église catholique. Même sur la réforme de santé d’Obama, qui comprend le financement de l’avortement et de la contraception, si certaines religieuses se sont opposées aux évêques, ce n’est pas sur le fond, mais sur la forme.

Par ailleurs, ces religieuses américaines sont aujourd’hui bardées de diplômes universitaires et pilotent des universités, des hôpitaux, des services diocésains, avec la carrure de PDG de grandes entreprises.

Pour une de leurs responsables, Sœur Simone Campbell : « Pie XII a enjoint aux religieuses de se former en théologie. Nous l’avons pris au sérieux et nous l’avons fait. Et maintenant, ils essaient de nous modeler selon ce qu’ils pensent devoir être, en ne réalisant pas que nous avons été fidèles à l’appel tout ce temps-là. » (source : CNS)

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