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du 20 au 23 mai 2012 (semaine 21)
 

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23 mai 2012 -
DEVANT CETTE FUITE MASSIVE DE DOCUMENTS


Le 19 mai, la Salle de Presse du Saint-Siège a fait savoir que la diffusion de documents privés et de la correspondance du Saint-Père n'était pas qu'une initiative malveillante mais un acte à caractère délictueux qui est du ressort de la justice.

Le texte du communiqué est le suivant suivant: "La publication de nouveaux documents internes au Saint-Siège ainsi que de documents privés du Pape n'est plus seulement une initiative journalistique discutable et malveillante, mais désormais un acte à caractère délictueux. Le droit à la discrétion et à la protection de la correspondance du Saint-Père et de certains de ses collaborateurs a été violé.

" Décidé à approfondir les divers aspects d'actions qui offensent la liberté et la dignité du Saint-Père, comme personne privée, comme autorité suprême de l'Eglise et de l'Etat de la Cité du Vatican, le Saint-Siège accomplira les démarches nécessaires afin que les auteurs de ces vols et de ces recels, de la divulgation d'informations secrètes et de leur usage commercial, en répondent devant la justice, réclamant si besoin la collaboration internationale".

Devant les fuites massives de documents confidentiels émanant des services du Saint-Siège et la publication dans les médias italiens de documents sensibles, offensant la liberté et la dignité du Saint-Père, le Vatican réagit fermement. Il promet des poursuites contre les auteurs des fuites qu’il considère comme un « acte criminel » et une « violation de la vie privée » du pape.

Le Saint-Siège assure qu’il fera appel à la justice pour que toutes les personnes impliquées dans ces fuites répondent de leurs actes. C’est ce qu’il a affirmé le 19 mai au jour de la sortie du livre à sensation du journaliste italien Gianluigi Nuzzi, intitulé « Sa Sainteté: les papiers de Benoît XVI ».

On y trouve pêle-mêle le numéro du compte bancaire ouvert par Benoît XVI auprès de la Banque du Vatican; un fax envoyé en 2010 par l’ancien directeur d’Avvenire Dino Boffo au secrétaire particulier de Benoît XVI, accusant le directeur de L’Osservatore Romano, Gianmaria Vian, d’avoir transmis à la presse une lettre anonyme sur une prétendue affaire de mœurs homosexuelles à l’origine de sa démission; des télégrammes diplomatiques provenant des nonciatures, évoquant les déviations sexuelles des prêtres, les conséquences du rapprochement avec les lefebvristes ou la situation des "Légionnaires du Christ."

La liste de documents ultra confidentiels est longue. Ils proviennent de sources les plus diverses : la Secrétairerie d’Etat, le Gouvernorat, l’administration du patrimoine du Siège apostolique ou de la gendarmerie vaticane, celle-là même qui mène l’enquête depuis les premières fuites constatées début 2012.

En janvier 2012, le Saint-Siège avait déjà condamné les pratiques de Gianluigi Nuzzi. Ce dernier avait alors privilégié la télévision pour révéler – documents confidentiels à l’appui – l’existence de luttes internes au Vatican.

Le Saint-Siège avait alors indiqué qu’il pourrait prendre des mesures légales en réaction à la « diffamation » contenue dans l’émission « Gli intoccabili » (intouchables) du journaliste, diffusée par la chaîne de télévision italienne "La 7".

On imagine qu’un climat au parfum de délation règne dans les couloirs de la scène vaticane. Chacun s’inquiète des conséquences de cette "chasse au corbeau" après la désignation par Benoît XVI le 25 avril, d’une commission d’enquête présidée par le cardinal Julian Herranz Casado, (Opus Dei), président émérite du Conseil pontifical pour les textes législatifs.

De plus les observateurs ne manquent pas de souligner le danger de déstabilisation pour la diplomatie vaticane, considérée comme une diplomatie d’influence, basée sur la confiance. " C'est la personne même du pape qui pourrait être affectée par des fuites incessantes qui mettraient en cause la crédibilité de son Magistère. Car Benoît XVI a voulu son pontificat voué à la « purification » d’anciennes pratiques financières et éthiques dommageables à l’Église".

Dans ce contexte, le 20 mai, journée mondiale des Communications sociales, Benoît XVI a demandé que l'on prie "pour que la communication, dans toutes ses formes, serve toujours à instaurer avec le prochain un dialogue authentique, fondé sur le respect réciproque, l’écoute et le partage."

Le Saint-Siège assure qu’il fera le nécessaire « afin que les personnes impliquées dans le vol, le recel et la divulgation d’informations secrètes, mais aussi dans l’utilisation à des fins commerciales de documents privés saisis et conservés de façon illégale, répondent de leurs actes devant la justice ». Pour ce faire, le Saint-Siège entend faire appel si nécessaire à la « collaboration internationale » (source : AP et VIS)

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