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du 20 au 23 mai 2012 (semaine 21)
 

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23 mai 2012 -
L
ES RISQUES DES ÉLECTIONS EN ÉGYPTE

Les élections égyptiennes se déroulent les 23 et 24 mai dans une atmosphère lourde quant à l'avenir car cinq des candidats favoris sont plus ou moins islamistes, fondamentalistes ou intégristes. Une situation qui fait peur aux chrétiens.

Un second tour est prévu pour les 16 et 17 juin au cas où aucun candidat n'a la majorité. Treize personnalités sont en lice, représentant les islamistes, les libéraux, mais aussi d’anciens militaires ou encore des fidèles du régime Moubarak. Ce nombre nombre de candidats est certainement un signe de démocratie. Mais en fait un nombre disproportionné qui génère des divisions et des dispersions.

Les favoris sont : Amr Moussa, un politicien, ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement Moubarak et ancien secrétaire de la Ligue arabe, et le général Ahmed Shafiq.

"La communauté chrétienne est divisée entre Amr Moussa et Ahmed Shafiq. Les voix coptes orthodoxes sont pour Ahmed Shafiq, convaincus que seule l'armée peut les protéger. Les fidèles de l'Église catholique copte vont voter pour M. Amr Moussa," estime le P. Rafic Greiche, porte-parole de l'Église catholique en Egypte.

Amr Moussa est considéré comme un laïc, un bon diplomate, qui connaît les Affaires Étrangères, connaît l'Europe, où il a de bons amis, est familier avec le Vatican et entretient avec lui de bonnes relations. Il a de nombreux amis catholiques et est généralement bien connu de la communauté chrétienne.

" Si ces deux candidats sont ouverts sur la question religieuse, ce thème n'est une priorité ni pour eux ni pour la majorité des gens aujourd'hui. Dans les questions religieuses, les électeurs sont plutôt sensibles aux questions féminines. Tous les candidats ont la bouche remplie des droits des femmes, mais les fondamentalistes veulent d'abord que les femmes restent confinées à la maison, et portent le voile. Ce sont des citoyennes du second degré."

" Même les révolutionnaires de la place Tahrir sont divisés sur ce sujet, ajoute le P. Greiche. Parmi eux se trouvent des laïcs et ses fondamentalistes, des Frères musulmans et des salafistes. Les anciens manifestants de la place Tahrir ne parlent pas d'une seule voix. Parmi ceux qui étaient de véritables révolutionnaires, nombreux sont ceux qui entendent maintenir la «pureté» de l'Islam."

" Le processus de la démocratisation peut se terminer en de mauvaises mains: les fondamentalistes. Nous sommes confrontés à un dilemme: si le président élu est une personne libérale, honnête, respectueux de la religion, les chrétiens, les droits des femmes, les handicapés, l'Egypte connaitra une avancée majeure. Mais si le président élu est islamiste, dans les cinq ans, l'Égypte va devenir comme le Pakistan. Nous n'avons que ces deux possibilités extrêmes, nous ne jouissons pas une grande marge de manœuvre. Il n'y a pas de troisième voie."

" Je suis optimiste, conclut cependant le P. Greiche, parce que je mets mon espoir dans le Seigneur. Comme homme et comme égyptien, je suis convaincu que les Egyptiens auront la sagesse de voter pour la bonne personne. Mais je ne vous cacherai pas que je crains pour l'avenir de tous les Egyptiens, les chrétiens comme les musulmans." (source : Oasis-Marcianum)

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