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du 24 au 27 mai 2012 (semaine 21)
 

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27 mai 2012 - Sri Lanka
SON SOUTIEN AUX TAMOULS INQUIÈTE LES AUTORITÉS


L’Eglise du nord du Sri Lanka et les ONG présentes dans la partie tamoule de l’île s’inquiètent de la sécurité de l’évêque de Mannar, et avec lui, du clergé catholique soutenant les populations tamoules dont les droits sont toujours bafoués.

"Il est urgent de veiller à protéger Mgr Rayappu Joseph, un évêque catholique au franc-parler, qui risque un éventuel assassinat ou une possible 'disparition. Mais une telle éventualité concerne aussi les prêtres des territoires du nord et de l’est qui le suivent, et tous ceux qui se désignent eux-mêmes comme appartenant à la société civile, et qui sont aujourd’hui les seules voix du peuple tamoul dans cette partie du Sri Lanka ».

L’éditorial du Weekend Leader du 11 mai 2012, appelant la communauté internationale à prendre conscience que la vie de l’évêque est « plus menacée que jamais » a suivi de peu l’intervention de la police criminelle le 8 mai dernier dans les locaux de l’évêché de Mannar.

Selon différentes sources locales, deux agents du redouté Criminal Investigation Department (CID) sont venus interroger Mgr Rayappu Joseph à l’évêché, le mardi 8 mai, au sujet de son rapport présenté en février dernier devant la commission du LLRC, dans lequel il interpellait le gouvernement sur les disparitions de 146.680 personnes durant la dernière phase de la guerre civile, entre 2008 et 2009.

Comme la plupart des évêques des territoires à dominante tamoule, Mgr Rayappu Joseph n'en est pas à sa première demande d'élucidation de ces milliers de disparitions, parmi lesquelles se trouvaient des prêtres et de très nombreux laïcs chrétiens. C'est donc avec étonnement, selon les témoins qui ont assisté à l'interrogatoire, qu'il a répondu aux questions des officiers de la Brigade criminelle.

Cet interrogatoire ainsi que la déposition à laquelle l’évêque a été obligé de se soumettre, ont été perçus par la communauté catholique de Mannar, comme un avertissement explicite des autorités à celui dont les dénonciations récurrentes des violations des droits de l’homme au Sri Lanka, embarrassent de plus en plus Colombo.

La campagne de calomnie orchestrée par les autorités à l’encontre du prélat catholique, et aujourd’hui ces mesures d’intimidation, inquiètent la communauté catholique mais aussi les observateurs et les ONG présents dans la partie tamoule de l’île. Depuis Hongkong, l’Asian Center for the Progress of Peoples, une organisation de défense des droits de l’homme, a lancé une pétition internationale afin de soutenir « l’action courageuse » de l'évêque.

Alors que ce 24 mai, la tension est montée encore d’un cran avec le lancement d’une grève de la faim suivie par plus de 500 personnes pour dénoncer la détention sans jugement de milliers de prisonniers tamouls depuis la fin de la guerre, de nouvelles sanctions viennent de viser l'entourage ecclésiastique de l’évêque de Mannar.

Ces prêtres du diocèse de Mannar parmi lesquels se trouve le recteur du sanctuaire de Madhu, sont accusés d'avoir le projet de bloquer les routes, de brûler des effigies des ministres ou encore d’attaquer les musulmans.

Selon une source ecclésiastique locale, les prêtres convoqués tenteront d’expliquer que la manifestation prévue est en réalité la célébration de la Pentecôte, laquelle se tiendra dans les locaux de l’église et ne donnera lieu à aucune procession ou mouvement de foule à l'extérieur, faute d’autorisation de la police.

Mais, précise encore cette même source, les cinq assignés n'ont aucun doute sur la raison véritable de ces convocations, le rassemblement du 27 mai ayant été avant tout organisé pour permettre aux fidèles du diocèse de Mannar d’exprimer leur solidarité et leur soutien à leur évêque, Mgr Rayappu Joseph. (source : Mepasie)

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