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du 4 au 7 juin 2012 (semaine 23)
 

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- 7 juin 2012 - Indonésie
ILS NE PEUVENT CONSTRUIRE LEUR SÉMINAIRE


Depuis des années, les autorités locales, en lien avec des organisations musulmanes très présentes dans la région, bloquent l’établissement du premier séminaire de la province des îles de Bangka-Belitung.

Le diocèse de Pangkalpinang, qui comprend le chapelet d’îles entre Sumatra et Bornéo formant la province de Bangka Belitung, ainsi que l’archipel Riau, plus au nord, s’étend sur un territoire de seulement 30 000 km2. Très majoritairement musulman (à plus de 80 %), l’archipel accueille également près de 8 % de bouddhistes, presque autant de confucianistes et plus de 4 % de chrétiens, dont les catholiques représentent un peu moins de la moitié.

" Ce projet est poussé par une vraie nécessité", explique Nicolas de Francqueville, séminariste aux Missions Etrangères de Paris (MEP). "L’Eglise diocésaine est essentiellement formée de prêtres extérieurs au diocèse, la plupart venus de Florès, poursuit-il, mais pour former un clergé autochtone, il faut absolument un séminaire local."

Parmi la quarantaine de prêtres qui travaillent dans le diocèse, tous sauf trois sont des migrants. Les jeunes qui s’interrogent sur leur vocation ou veulent suivre une formation catholique, sont obligés d’aller à Palembang [sur l’île de Sumatra], où le séminaire interdiocésain est tenu par une congrégation religieuse. Cela a pour conséquence d’inciter les jeunes à poursuivre leur cursus dans d’autres établissements, voir à y être ordonnés. Alors que les vocations sont de plus en plus nombreuses, celles-ci sont malheureusement ‘perdues’ pour le service diocésain."

Le projet de la construction du petit séminaire, le projet s’est heurté à l’opposition farouche des habitants et de l’administration locale. « Nous avons soumis tous les documents nécessaires à l’administration du district, mais nous n’avons toujours pas obtenu de permis de construire ».

En Indonésie, ce type de construction nécessite un grand nombre de conditions et d’autorisations, mais dépend surtout de l’acceptation des autorités locales et de l’accord des habitants de la région. La construction, qui doit se faire à Pangkalpinang, capitale provinciale et siège de l’évêché, sur l’île de Banka, semble pour le moment suspendue.

Mais à ces difficultés récurrentes auxquelles sont habituellement confrontées les Eglises chrétiennes en Indonésie, s’ajoute ici la crainte des communautés musulmanes d’une « invasion missionnaire » consécutive à l’installation du petit séminaire. « Mgr Hilarius Moa axe l’essentiel de sa communication avec les autorités locales sur le fait qu’un petit séminaire ne fait courir aucun danger aux communautés musulmanes".

Dans ce diocèse né de l’apostolat de laïcs, la communauté catholique a évolué au rythme des transformations de sa population ces dernières décennies. Si l’implantation puis la diffusion du catholicisme à ses débuts fut essentiellement le fait des émigrés chinois, les flux migratoires des années Suharto ont amené dans les îles de Bangka Belitung des populations venues d’autres provinces d’Indonésie, créant peu à peu une communauté aux origines ethniques très diverses, mêlant Malais, Indonésiens, Chinois et de nombreux groupes aborigènes comme les Javas, les Bataks, ou encore les Minahasas. (source : Mepasie)


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