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du 4 au 7 juin 2012 (semaine 23)
 

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- 7 juin 2012 - Japon
LE REGARD D’UN NONCE APOSTOLIQUE SUR LE JAPON

Parmi les documents révélés par le « Vatileaks » un rapport du Nonce apostolique au Japon qui pose un regard neuf sur les chrétiens au Japon. Or ce document devait rester confidentiel.

A la veille de prendre ses nouvelles fonctions de Nonce Apostolique en Hongrie, Mgr Alberto Bottari del Castello adressait en 2011 un rapport de fin d’activité qui vient d’être rendu public parmi les documents du « Vatileaks ».

Habitué à l’Afrique où il fut en poste longtemps, Mgr Bottari portait un regard neuf sur cette partie du monde lorsqu’il prit ses fonctions en 2005. C’est ainsi qu’il s’étonnait de la différence de la présence chrétienne dans deux pays appartenant à la même sphère culturelle comme le Japon et la Corée. Alors que dans ce dernier pays, les chrétiens forment un tiers de la population, au Japon, ils ne représentent que 0,5 %.

" Durant ces années passées au Japon, écrit le représentant du Saint-Siège à Tokyo, je me suis souvent posé cette question : ‘Comment se fait-il que cet univers extraordinaire reste si éloigné de l’Evangile ? Pourquoi n’y a-t-il seulement que 500 000 catholiques parmi les 128 millions de Japonais ?’.

La réponse, pour le Nonce apostolique, réside en grande partie dans la culture du Japon : « Le Japon possède une noble culture, une histoire glorieuse [et] une identité nationale forte, intrinsèquement liée à certains symboles (tels que l’empereur) et certaines expressions religieuses (le shintoïsme et le bouddhisme).

Dans ce contexte, se convertir au christianisme, c’est rompre avec tout cet univers, c’est apparaître (et aussi ressentir profondément dans sa propre personne) comme étant devenu ‘moins japonais’ ». D’où son expression que « chacune des conversions à l’Evangile peut être considérée comme un quasi miracle ».

C’est aussi sur le plan culturel qu’il place le conflit qui oppose les évêques japonais au Chemin néocatéchuménal : « De ce que nous pouvons en juger, ils viennent ici et appliquent à la lettre une méthode qui est apparue et a été développée en Europe, sans daigner l’adapter à l’univers local dans lequel ils se trouvent.

Parmi ceux qui sont ici au Japon, j’ai retrouvé le même style que j’avais rencontré au Cameroun, lorsque j’y étais comme missionnaire il y a vingt ans : les mêmes chants accompagnés à la guitare, les mêmes expressions, les mêmes catéchèses, des éléments imposés plutôt que proposés » !

Pour lui, ils pèchent par défaut d’intégration dans la culture locale. : « A mon humble opinion, conclut-il, c’est ce que les évêques japonais demandent : retirer les habits européens pour présenter le cœur du message d’une manière qui soit purifiée et proche des gens. »  (source : AP)


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