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du 8 au 12 juin 2012 (semaine 23)
 

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- 12 juin 2012 - USA
DANS UNE ATMOSPHÈRE D'OUVERTURE


Une délégation des religieuses américaines rappelées à l’ordre pour leurs positions trop libérales a discuté mardi 12 juin au Vatican avec les responsables du Saint-Siège des sujets litigieux dans « une atmosphère d’ouverture et de cordialité ».

La hiérarchie catholique reproche aux supérieures du Conseil national de la "Leadership Conference of Women Religious" (LCWR) leur absence de soutien et d'adhésion aux enseignements de l’Église concernant l’ordination des femmes et l’homosexualité, ainsi que leur silence sur l’avortement ou l’euthanasie.

« La rencontre du 12 juin, selon le communiqué du Vatican, a permis à la Congrégation pour la doctrine de la foi et aux responsables de la LCWR de discuter des sujets et des préoccupations soulevées par l’évaluation doctrinale que fait la LCWR dans une atmosphère d’ouverture et de cordialité ». Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a fait savoir que la réunion avait duré plusieurs heures.

La réunion a eu lieu en présence de Sr Pat Farrell et Sr Janet Mock, présidente et directrice de la LCWR, du préfet de la CDF le cardinal William Joseph Levada, et de Mgr Peter Sartain, archevêque de Seattle aux Etats-Unis.
Ce dernier est chargé du programme de réforme visant à remédier aux "problèmes sérieux" que posent certaines positions de religieuses de la "Leadership conference of women religious" (LCWR) dans les domaines ecclésial, éthique et social.

Rappelons les faits incriminés. À la mi-avril, la Congrégation pour la doctrine de la foi avait appelé à une réforme de la LCWR, qui rassemble environ 57.000 religieuses et est à ce titre la plus grande organisation représentant des religieuses aux États-Unis. La LCWR avait répondu vertement début juin aux critiques contenues dans un long document de la CDF, les jugeant « sans fondement » et dénonçant une « évaluation doctrinale » mal conduite et « un processus vicié manquant de transparence ».

Le P. Lombardi a rappelé mardi que, « en vertu du droit canonique », une institution comme la LCWR « est constituée par et reste sous la direction suprême du Saint-Siège ». Il s’agit en l’occurrence « de promouvoir des efforts communs entre les instituts qui sont membres (de la LCWR) ainsi qu’une coopération entre le Saint-Siège et les conférences locales des évêques ».

Quant à l’évaluation doctrinale, elle visait à « assister la LCWR dans l’importante mission de promouvoir une vision de communion ecclésiale fondée sur la foi en Jésus-Christ et les enseignements de l’Église tels qu’ils ont été fidèlement enseignés à travers les âges sous la guidance du magistère », a déclaré le « porte-parole » du Saint-Siège.

Déjà, dans le document d’avril de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, Rome avait bien fait la distinction entre l’apostolat des sœurs elles-mêmes dans de nombreux domaines (pauvreté, exclusion, etc.) qu’elle avait chaleureusement salué, et les positions non-orthodoxes de la LCWR. Il était critiqué le fait que celle-ci laisse s’exprimer dans ses conférences des religieuses influentes qui battent en brèche l’autorité et la doctrine de l’Église.

L’affaire est symptomatique d’une Église américaine très engagée sur les terrains sociaux et éducatifs, avec des sœurs qui ont suivi les recommandations de l’Église d’après-concile en se formant dans des disciplines jadis généralement réservées aux seuls hommes dans l’institution (conseil conjugal, psychologie, etc.). Elles ont acquis une grande liberté de parole, souvent corrosive, face à ce qu’elles perçoivent comme une rigidité extrême sur des questions comme la contraception et l’homosexualité.

Dans le même temps, la Congrégation pour la doctrine de la foi avait condamné sévèrement un livre d’une religieuse américaine, Sœur Margaret A. Farley, concernant notamment les unions homosexuelles, la masturbation et le divorce.(source : CNS et VIS)


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