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- 12 juin 2012 - Syrie
DEVANT LA RADICALISATION MUSULMANE, LES CHRÉTIENS S'EN VONT

Le P. Paolo Dall’Oglio, jésuite italien, en Syrie depuis trois décennies et fondateur de la communauté monastique de Mar Moussa, au nord de Damas, va quitter la Syrie « La situation de l'Église en Syrie ne permet plus de rester », a-t-il expliqué.

Le religieux italien, sous décret d’expulsion du gouvernement syrien, avait quitté son monastère de Mar Moussa à la fin du mois de mai pour la ville de Qusayr, dans les environs de Homs, là où des combats sanglants font rage, pour prier en compagnie des rares chrétiens demeurés sur place.

Dans un entretien publié le 8 juin sur le site italien "Europaquotidiano", raconte de ce qu’il a « vu de ses propres yeux » dans la région à l’ouest de Homs entre la fin du mois de mai et le début du mois de juin, période qu’il a passée en territoire sous le contrôle de rebelles sunnites.

« Je suis venu pour ramener chez elles des personnes qui ont été enlevées », dit-il. Il s’agit ici de chrétiens de la région de Qusayr, ville située entre la poreuse frontière syro-libanaise et Homs, épicentre de la révolte et de la répression. Une des personnes enlevées, un homme d’une quarantaine d’années, est rentrée à la maison, après une semaine de capture. « Il était plein d’ecchymoses sur tout le corps.»

Le Père jésuite explique que dans les régions à majorité sunnite de Homs, Hama, Idlib qui entourent au sud et à l’est la montagne à dominante alaouite, « une guerre civile est en cours ». Les zones sunnites, alaouite et chrétienne sont interconnectées entre elles. « Les chrétiens se trouvent au milieu et leur énorme désavantage est dû au fait qu’ils sont perdants sur tous les champs de bataille. »

Le front des oppositions musulmanes contre le régime est en train de se radicaliser. « Plus il se radicalise, plus les chrétiens s’en iront », ajoute-t-il.

Les forces gouvernementales ont érigé des points de contrôle pour protéger l’unique église – gréco-catholique – et le quartier chrétien, et qu’après que des membres des familles chrétiennes locales ont participé, conjointement avec les milices loyalistes, à la répression contre les habitants sunnites de la ville, les rebelles ont enlevé des chrétiens.

Il confirme qu'il a été impossible d’obtenir un dialogue serré pour interrompre la série de rapts de la part de milices hors de contrôle. " Cette opposition armée est en effet divisée en plusieurs factions aux visions bien divergentes. Parmi elles, l’Armée syrienne libre ou la brigade al-Farouq, proche des Frères musulmans et des groupes salafistes."

Pour Paolo Dall’Oglio, la Croix-Rouge devrait intervenir, au vu de la situation préoccupante et il estime que les 300 observateurs de l’ONU sont bien trop insuffisants. (source : AP)

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