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du 13 au 17 juin 2012 (semaine 24)
 

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17 juin 2012 - Syrie
CONFIRMATION DE L'ULTIMATUM LANCÉ AUX CHRÉTIENS


Déjà plus de 1.000 chrétiens sur une population de 10.000 chrétiens ont été contraints à quitter Qusayr après l'ultimatum lancé par une faction armée faisant partie des forces de l'opposition et conduite par le « général » Abdel Salam Harba.

Qusayr est une petite ville des environs d'Homs.Maurice Bitar a été tué par un franc-tireur en compagnie de trois autres hommes alors qu'il était sorti de chez lui pour acheter du pain pour sa famille. Les habitants chrétiens de Qusayr font l'objet de vexations comme l'interdiction de circuler dans les rues et l'obligation de « céder le passage » s'ils rencontrent un musulman « comme à l'époque du califat ottoman » comme le confirment des témoins.

L'opposition armée en effet se radicalise progressivement, adoptant peu à peu une idéologie sunnite extrémiste, de tendance salafiste. Nombreux sont les bandes et les groupes armés qui opèrent de manière totalement indépendante, en dehors de la coordination de l'armée syrienne de libération.

L'ultimatum lancé par la faction d'Abdel Salam Harba, par exemple, n'a pas été ratifié par d'autres groupes. La coordination de l'armée syrienne de libération basée à Qusayr se déclare « choquée par la nouvelle » et rejette cet ultimatum, affirmant ne pas en être responsable et n'être en rien d'accord avec cette initiative.

Deux prêtres catholiques ayant fui Qusayr ces jours derniers confirment en revanche avoir entendu « de leurs oreilles » l'ultimatum, repris par ailleurs par les minarets des mosquées et d'avoir quitté la ville avec de nombreuses familles.

Selon ces sources recueillies par l'agence vaticane Fides, « la situation dans la zone est insoutenable et caractérisée par une totale illégalité ».

Les chrétiens se confrontent à un difficile dilemme : ou rejoindre l'opposition, en laissant leurs jeunes s'enrôler dans les rangs de l'armée syrienne de libération ou bien être victimes de vexations, de discriminations et de violences.

Pendant ce temps, 800 civils, chrétiens et musulmans sunnites se trouvent bloqués dans le centre de la ville de Homs. Les représentants de la communauté chrétienne ainsi qu’une toute nouvelle initiative populaire non-violente Mussalaha (Réconciliation) essaient de négocier un double cessez-le-feu pour raisons humanitaires. L’un devrait permettre aux opérateurs humanitaires et aux convois de l’ONU de porter secours aux civils et l’autre de permettre l’évacuation de ces civils.

Les chrétiens de toutes confessions de Homs ont immédiatement exprimé leur soutien à l’initiative populaire non-violente. Ceci a été le cas aussi des communautés sunnites, alouites et d’autres. Mais pour le moment ses initiatives ne sont pas encore couronnées de succès.

Le sort des chrétiens de Qusayr, estiment ces sources, pourrait bientôt être également celui des milliers de fidèles qui peuplent d'autres villages de la zone, tels que Dmeineh, Rableh et Hamra. (source : Fides)

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