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du 18 au 21 juin 2012 (semaine 25)
 

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21 juin 2012 - Inde
MENACÉS D'EXTINCTION PAR LES SAFARIS HUMAINS

Malgré les mesures édictées récemment par le gouvernement indien afin de les protéger, les Jarawas, aborigènes des îles Andaman-et-Nicobar, sont toujours menacés par un trafic touristique qui met leur survie en danger.

Les îles Andaman-et-Nicobar, Territoire de l’Union indienne , jusqu’à une période récente, n’étaient peuplées que de tribus indigènes isolées du monde extérieur. Mais lorsque Port-Blair, la capitale, a cessé d’être une colonie pénitentiaire en 1945, de nombreux ressortissants indiens, encouragés par le gouvernement qui y distribuait des terres, se sont installés dans ces îles où le tourisme est aujourd'hui en plein essor.

Parmi eux, ce sont les Jarawas qui suscitent la plus grande inquiétude des ONG de défense des peuples indigènes. Alors que le groupe comptait près de 8 000 individus à l’époque britannique, on en recense aujourd'hui moins de 300. Décimés par des maladies contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés.

Les Jarawas sont devenus dépendants du tabac, de l’alcool et de l’aide alimentaire fournie par les colons en échange de « prestations » pour les touristes.

Des centaines de cars de touristes empruntent chaque jour la route qui conduit à leurs villages. Une vidéo, qui a révélé ces safaris, a déclenché une vague d’indignation en Inde et dans le monde. On y voyait de jeunes femmes jarawas nues, dansant pour des touristes sous l’injonction d’un policier, en échange de nourriture qui n'est autre que l’un des officiers supérieurs responsables de la protection des Jarawas.

Les chrétiens, dont la plupart des activités apostoliques et caritatives sont concentrées autour de la capitale Port-Blair, siège de l’évêché catholique des îles d’Andaman-et-Nicobar, sont conscients de la vulnérabilité, voire de la naïveté des populations aborigènes face à ces trafics. Shanti Teresa Lakra, une infirmière catholique qui a travaillé avec les Jarawas, explique que « [la tribu] n’a pas vraiment réalisé ce que la controverse avait provoqué dans le pays » et qu’elle ignore même que les policiers n’ont pas respecté des mesures de protection les concernant.

Un constat partagé par l’ensemble des communautés chrétiennes qui depuis une cinquantaine d’années développent progressivement sur l’archipel, des infrastructures sanitaires, sociales et éducatives auparavant quasi-inexistantes. L’Eglise catholique y gère aujourd’hui un hôpital, huit dispensaires, plusieurs centres d’accueil et de soins ainsi que quelques écoles primaires et établissements secondaires.

Dans ces iles, on compte désormais une quarantaine de prêtres, 14 paroisses, 30 missions, plus de 150 religieux et religieuses de congrégations diverses et près de 40 000 catholiques (sur 90 000 chrétiens) pour une population d’environ 400 000 habitants (les chiffres étant très variables suivant les sources).Les chrétiens ont entrepris une action concertée pour protéger les jarawas. (source : Mepasie)


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