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du 27 au 30 juin 2012 (semaine 26)
 

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30 juin 2012 -
LES MALENTENDUS ENTRE CHRÉTIENS ET MUSULMANS

Pour la fondation internationale "Oasis", «la problématique de la liberté religieuse ne doit pas être placée séparément de la question de la citoyenneté, de la démocratie et de toutes ses valeurs et de ses mécanismes dont la liberté d’expression,"

" Oasis"
a été fondée en 2004 à Venise par le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan. Elle a pour but de promouvoir la connaissance mutuelle entre les chrétiens et les musulmans au vu des malentendus réciproques sur le contenu de la foi dans les deux religions. Elle regroupe un grand nombre d’hommes de religion, de chercheurs et d’universitaires, de par le monde.

Elle a choisi cette année de tenir la réunion de son comité scientifique à Tunis et ses travaux ont porté sur le thème : «La religion dans une société en transition. La Tunisie interpelle l’Occident».

Dans son mot d'ouverture, le cardinal Scola avait insisté sur la nécessité d’élargir les référents des uns et des autres, et non pas simplement de juxtaposer des communautés particulières... Le dialogue des religions est la meilleure voie pour transcender les différences, régler les conflits et instaurer une relation saine entre les religions et plus particulièrement entre l’Islam et le christianisme.»

A la clôture, le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a pris la parole : Cette rencontre, a-t-il déclaré, a permis «de montrer en quoi les événements en Tunisie ont bouleversé un certain nombre de paradigmes occidentaux sur la question du rapport entre religion et politique»... «La révolution tunisienne s’est distinguée en ce qu’elle n’était ni une révolution religieuse, ni une révolution laïque, mais une révolution pour le dépassement de ces oppositions stériles, pour la dignité, pour les libertés».

Affirmant que les défis à relever ne concernent plus simplement la problématique du dialogue des religions ou des civilisations, le président de la République a ajouté : «La problématique de la liberté religieuse ne doit pas être placée séparément de la question de la citoyenneté et donc de la démocratie et de l’ensemble de ses valeurs et mécanismes dont la liberté d’expression. Les défis sont nombreux, les sources d’inquiétude réelles mais il faut aussi nuancer la description pessimiste que les commentateurs occidentaux inquiets donnent du monde arabe».

Il a souligné que le débat sur l’équilibre entre liberté d’expression et liberté religieuse n’est en rien spécifique à la Tunisie ou à l’Islam, donnant des exemples de ce débat en Europe et en Amérique.

" Ces interrogations, ces débats ne peuvent, bien entendu, s’éterniser et doivent aboutir à la mise en place de solutions juridiques et institutionnelles. Les controverses sont nécessaires car les droits n’ont de sens que si le peuple se les approprie. On peut être citoyen tunisien, tout en étant musulman, chrétien, juif, athée. Le plus important est qu’on le soit sans difficulté, de façon non conflictuelle, naturelle, confortable, oserais-je dire, en connivence et en synergie avec l’autre reconnu et accepté comme si différent et si semblable.»

Signa lons qu'OASIS vient d’éditer sa revue semestrielle sur le thème: «Sociétés arabes, sociétés plurielles ? Le Moyen-Orient des révolutions», un travail riche en recherche et qui ouvre tout un espace de débat sur des questions historiques mais également sur des thèmes d’actualité. (source : Oasis)


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