Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1 au 5 juillet 2012 (semaine 26)
 

-
5 juillet 2012 - Suisse
ENTRE LA FOI ET L'ATHÉISME : JE SUIS .... MAIS


Même si à titre individuel, le lien à sa religion est toujours plus ténu, se dire chrétien, musulman, ou bouddhiste marque aujourd´hui une frontière entre les groupes de populations, en caractère polémique dans le monde politique et les médias.

Tel est le constat paradoxal du Programme national de recherche "Collectivités religieuses, Etat et société" (PNR 58), présenté le 3 juillet 2012 à Berne par le professeur Christoph Bochinger, président du comité de direction du PNR 58.

Cette étude portait principalement sur la Suisse car, pour ces chercheurs, aucun autre pays d´Europe occidentale ne possède à ce jour une image aussi différenciée de son paysage religieux. Des affaires mineures, comme la construction d´un petit minaret sur un bâtiment industriel réaffecté ou la présence de quelques femmes en burqa font naître des débats nationaux sur les ´valeurs suisses´.

En fait, ce constat peut s'appliquer à plusieurs autres pays occidentaux, avec des nuances, mais aussi une constante. En France, il est sous-jacent à la question actuelle de la laïcité dans diverses couches de la population.

Dans beaucoup des nations occidentales, les médias et la société ont souvent en "arrière-pensée" le potentiel de conflit émanant des religions, allant parfois jusqu'à le surestimer. Ils agrègent la religion à d´autre sujets comme la migration, la question des réfugiés, le statut social, les conflits politiques internationaux, l´intégration, ou à d'autres cas spectaculaires.

Lors de la présentation de cette étude, Jörg Stolz, responsable de "l´Observatoire des religions" de l´Université de Lausanne, a fait la synthèse sur l´évolution de la religiosité individuelle, pour constater que la tendance à l´individualisme et à la sécularisation, en cours depuis des décennies, se poursuit avec la diminution du nombre des fidèles des Eglises traditionnelles, la croissance des sans confessions et l´émergence de nouveaux groupes religieux.

La "révolution culturelle" des années 1960 a eu un impact très fort sur les religions. Aujourd´hui, il est presque impossible de rencontrer quelqu´un qui ne vous dira pas. " Je suis catholique, mais... je suis protestant, mais...", quand il parle de ses convictions religieuses.

Dans le même temps, la distance face à un athéisme militant se maintient dans la population : "On ne comprend pas les gens qui sont contre les crucifix dans les écoles ou les croix au sommet des montagnes." Le plus grand groupe, et de loin, est celui des distanciés, c´est-à-dire des personnes indifférentes. Mis à part les communautés militantes, il rassemble environ 65% de la population, indépendamment de la religion. Le clivage se fait non pas entre les confessions et religions, mais entre fondamentalistes et progressistes, chez les musulmans comme chez les chrétiens ou les juifs.

Cinq chercheurs de l´Université de Fribourg ont pris part au Programme national de recherche «Collectivités religieuses, Etat et société», notamment le Prof. René Pahud de Mortanges, titulaire de la Chaire d´histoire du droit et de droit ecclésiastique. Le Prof. Christian Giordano, titulaire de la Chaire d´anthropologie sociale. Ansgar Jödicke, maître d´enseignement et de recherche au Domaine sciences des sociétés, des cultures et des religions. (source : Apic)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil