Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 6 au 9 juilet2012 (semaine 27)
 

-
9 juillet 2012 - Japon
LES CONTRÔLES D'IDENTITÉ DANS LES LIEUX DE CULTE

Mgr Ikenaga Jun, archevêque d’Osaka et président de la Conférence épiscopale du Japon, a demandé au gouvernement japonais de ne plus faire procéder à des contrôles d’identité visant les étrangers dans ou autour des églises.

Le 2 juillet, Mgr Ikenaga Jun, archevêque d’Osaka et président de la Conférence épiscopale du Japon, a remis une lettre au gouvernement japonais lui demandant des précisions sur les instructions données à la police en matière de respect de la liberté de religion dans le pays.

La requête fait suite à l’incident du dimanche de Pentecôte du 27 mai dernier, où des policiers ont pénétré sur le terrain d’une paroisse catholique du diocèse de Yokohama pour contrôler l’identité des étrangers présents sur le lieu de culte. Soupçonné d’être en situation irrégulière, un catholique philippin avait été arrêté.

Dans son courrier, signé au nom des évêques japonais, Mgr Ikenaga appelle la police à ne pas perturber les activités de l’Eglise et à s’abstenir de pénétrer sans mandat sur ses propriétés. L’archevêque demande également aux forces de l’ordre de ne pas faire suivre les étrangers jusque dans les lieux de culte qu’ils fréquentent ni de procéder à des contrôles d’identité dans les propriétés d’Eglise ou aux alentours immédiats.

En recevant la lettre des mains de Mgr Ikenaga, Matsubara Jin n’a pas indiqué si son administration y donnerait une réponse écrite. Il a simplement déclaré que l’action des policiers à Kawasaki le 27 mai dernier était « contraire au bon sens » et a ajouté qu’il « serait fait en sorte qu’un tel incident ne se reproduise pas ».

Si l’engagement des évêques japonais dans la défense des droits des populations immigrés est ancien (en 1994, ils demandaient justice pour ceux qui venaient en aide aux travailleurs immigrés en situation irrégulière), c’est la première fois que l’Eglise entreprend une démarche publique à un aussi haut niveau de l’Etat.

Dans ce diocèse, les catholiques d’origine étrangère représentent les deux tiers de la communauté. C’est précisément pour une messe en anglais que le 27 mai six ou sept policiers d’un poste de police voisin ont pénétré sur le terrain de la paroisse, sans s’être auparavant annoncés ni produire de mandat judiciaire.

Dans son courrier, l’évêque de Yokohama expliquait que, selon lui, procéder à des contrôles d’identité et à des interpellations sur un terrain d’Eglise allait à l’encontre de l’exercice de la liberté de religion, et que mener de telles actions sans mandat judiciaire constituait en outre une violation des procédures légales, représentant par conséquent une menace pour la société.

L’évêque demandait également que la police présente des excuses pour l’interpellation du Philippin et donne l’assurance qu’une telle intervention ne se reproduirait plus.

Au Japon, l’Eglise catholique présente un double visage. Si l’on compte quelque 450 000 catholiques japonais, l’ouverture – assez récente et plutôt limitée – du pays à l’immigration a entraîné l’arrivée dans les églises de fidèles d’origine étrangère, venus des Philippines, d’Amérique latine et d’autres pays. Ces étrangers catholiques sont aujourd’hui aussi nombreux sinon légèrement plus nombreux que les catholiques japonais. Dans le diocèse de Yokohama, Mgr Umemura a pris comme devise épiscopale : Communio communionum (‘la communion de toutes les communautés’), exprimant ainsi son désir de voir les communautés japonaise et étrangères faire corps dans une seule et même Eglise. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil