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du 10 au 14 juillet 2012 (semaine 28)
 

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14 juillet 2012 - Chine
SOUPLESSE, FERMETÉ ET COMPRÉHENSION


L’attitude, samedi 7 juillet, du tout nouvel évêque auxiliaire de Shanghaï Mgr Thaddeus Ma Daqin, " est u
n geste prophétique, selon Régis Anouil, attendu non seulement par Rome, mais aussi par les catholiques chinois, restés fidèles au pape."

Pour le rédacteur " d'Églises d'Asie", cette attitude est encourageante : lors de son ordination – avec l’approbation du pape –, le nouvel évêque « officiel » a déclaré qu’il démissionnait des fonctions qu’il occupait au sein de l’Association patriotique des catholiques chinois.

La réaction immédiate de instances gouvernementales témoigne que dans le bras de fer entre Rome et Pékin, Mgr Ma Daqin a situé avec précision ce que devaient être les relations de l'Église avec l'État chinois. D'autant que, fait rare, la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples avait même publié une note, le 3 juillet, rappelant que « la nomination des évêques n’est pas une affaire politique, mais religieuse ». Par conséquent, « elle ne peut se faire sans mandat du pape ».

Le 10 juillet, le Vatican a annoncé l’excommunication d’un évêque chinois qui avait été ordonné vendredi 6 juillet à Harbin, dans l’extrême nord-est de la Chine, sans l’accord du pape. Or le nouvel évêque de Shanghaï Mgr Thaddeus Ma Daqin a été nommé, lui, avec l'accord du Vatican et dans le même temps il annonce qu'il se retire de toutes charges dans l'Association patriotique officielle, proche du pouvoir.

Le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong, avait vivement critiqué la politique du Saint-Siège depuis 2007, date de la publication de la lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine.

Selon le cardinal, les responsables romains, notamment le cardinal Diaz, alors à la tête de la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples, n’avaient pas respecté ce texte, qui définit pourtant de manière claire les relations entre l’Église de Chine et le successeur de Pierre, et s’étaient montrés trop conciliants avec Pékin. Ce qui avait amené l’Association patriotique des catholiques chinois à redoubler d’effort pour convaincre des évêques, pourtant fidèles au pape, de la rejoindre et diviser ainsi la communauté catholique.

Or la lettre de Benoît XVI précise bien « l’incompatibilité avec la doctrine catholique des principes sur lesquels se fonde l’association patriotique ». Les tenants de cette politique du compromis à Rome espéraient desserrer progressivement la contrainte sur les catholiques chinois.

Mais, comme le notait le cardinal Zen, sur les deux objectifs poursuivis par Rome, à savoir la reconnaissance de relations diplomatiques entre la Chine et le Saint-Siège et la liberté religieuse, cette politique de conciliation a totalement échoué.

La lettre envoyée la semaine dernière par la Congrégation, tout comme l’excommunication prononcée mardi 10 juillet, en sont les preuves. Le Saint-Siège veut éviter de tomber dans le piège tendu par l’Association patriotique.

L’attitude, samedi 7 juillet, du tout nouvel évêque auxiliaire de Shanghaï Mgr Thaddeus Ma Daqin est courageuse. Dans le même temps elle témoigne de sa fidélité aux orientations exprimées par Benoît XVI. (source : Mepasie)


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