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du 6 au 8 septembre 2012 (semaine 36)
 

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8 septembre 2012 -
LE RÉGIME BIRMAN OPPRIME LES CHRÉTIENS CHINS

Situé sur le flanc ouest du Myanmar, l’Etat Chin abrite une importante population chrétienne, très majoritairement baptiste, qui, selon la Chin Human Rights, la CHRO, se heurte à une politique birmane de promotion du bouddhisme.

Selon des entretiens menés avec des réfugiés chrétiens chins pour des faits allant de mars 2004 à juin 2012, la politique de « birmanisation » menée par l’ancienne junte se poursuit dans l’Etat Chin en dépit de la transformation de cette dernière en un « gouvernement d’apparence civile ».

Les institutions mises en place par les régimes militaires précédents pour organiser la discrimination religieuse sont toujours en place et continuent d’opérer. Les réformes n’ont quasiment pas atteint l’Etat Chin ».

Situé sur la frontière nord-ouest de l’Union du Myanmar, l’Etat Chin, dont la population est estimée à environ quatre millions de personnes, présente la caractéristique d’abriter une importante communauté chrétienne. Le peuple chin, composé de six groupes ethniques principaux et d’une soixantaine de sous-groupes, a été évangélisé à partir de la fin du XIXe siècle par des missionnaires baptistes américains.

Aujourd’hui, dans la moitié nord de l’Etat Chin, environ 90 % de la population est baptiste, tandis que dans la moitié sud de l’Etat, bouddhistes et animistes sont restés majoritaires. Dans l’ensemble de l’Etat, les catholiques représentent de 4 à 6 % de la population. Ainsi que le souligne le rapport de la CHRO, l’identité du peuple chin, du fait de cette histoire, est étroitement lié au christianisme.

Les pasteurs baptistes sont dans la quasi impossibilité d’obtenir des permis de construire ou de rénovation pour leurs lieux de culte. Des destructions de croix, des mesures visant à perturber, voire empêcher les chrétiens de se rassembler pour les célébrations religieuses, des menaces, intimidations et mesures de harcèlement sont fréquentes, et visent notamment à forcer des Chins à abandonner le christianisme au profit du bouddhisme.

Du côté de l’Eglise catholique, l’accent est mis sur les changements positifs apporté par les réformes initiées sous l’égide de Thein Sein. Fin juillet, à Rangoun, une rencontre inédite a rassemblé 450 responsables chrétiens autour de l’opposante Aung San Suu Kyi. Rencontre, ont souligné ses organisateurs, qui aurait été impensable un an plus tôt étant donné les restrictions qui pesaient sur la lauréate du prix Nobel de la paix et les minorités religieuses de Birmanie.

En présence notamment de l’archevêque catholique de Rangoun, Mgr Charles Bo, Aung San Suu Kyi a appelé la jeunesse chrétienne du pays à jouer « un plus grand rôle » dans le développement du pays. Elle a également ajouté : « La question la plus importante est celle-ci : Que voulons-nous que notre pays devienne ? »

L ’Etat Chin voit une part importante de sa population émigrer, que ce soit pour des raisons économiques ou liées aux exactions des forces armées birmanes. Le nombre des Chins installés en Malaisie est estimé à 50 000, au Mizoram (Etat du Nord-Est de l’Inde frontalier avec l’Etat Chin) à 120 000. (source : Mepasie)


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