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du 9 au 13 septembre 2012 (semaine 37)
 

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13 septembre 2012 - Inde
CETTE LOI EST PROCLAMÉE ANTI-CONSTITUTIONNELLE


Les fondamentalistes hindous perdent une bataille. La Haute Cour de l´Himachal Pradesh, au nord-ouest de l´Inde, a déclaré le 29 août 2012 que la loi anti-conversion appliquée dans l´Etat depuis 2007 violait plusieurs principes constitutionnels.

Cette loi avait été votée sous la pression des fondamentalistes hindous de la région pour contrer le "prosélytisme" des chrétiens.

"Chaque citoyen a droit à la liberté de conscience, à professer une foi, à en changer s´il le veut, mais aussi à tenir ses convictions secrètes", a rappelé le tribunal de l´Himachal Pradesh. Les juges ont conclu que ces principes rendent de fait anticonstitutionnels plusieurs articles du décret d´application de la loi anti-conversion. Ceux stipulant que la conversion d´une personne ne peut se faire sans une procédure judiciaire sont en particulier concernés.

La Haute Cour de l´Etat a statué sur un recours présenté en 2011 par plusieurs organisations chrétiennes. Le dossier a été plaidé volontairement par des avocats de religions différentes, afin de démontrer qu´il s´agissait de protéger tous les croyants en leur permettant de se convertir sur la base du libre arbitre.

Devant cette décision, la Conférence des évêques catholiques de l´Inde (CBCI) a souligné le 31 août que "ce jugement pourrait faire jurisprudence et, par un effet de domino, entraîner d´autres recours à l´encontre des lois anti-conversion en vigueur actuellement dans plusieurs Etats de l´Inde".

Ce pourrait être le cas en effet du Manipur, un Etat situé dans l´extrême Est de l´Inde. Les chrétiens y sont confrontés depuis juin 2012 à l´imminence du vote d´une loi anti-conversion portée par le Forum des Peuples indigènes et présentée comme le moyen le plus sûr de "garantir la liberté de religion".

Depuis le jugement de la Haute Cour de l´Himachal Pradesh, les mouvements hindouistes se lancent à nouveau dans une campagne active, menaçant le gouvernement de troubles publics. Ils multiplient les pamphlets et les déclarations affirmant que l´identité hindoue de l´Inde est en danger. Les hindouistes affirment que plus rien ne protège leur communauté des conversions forcées, lesquelles sont menées essentiellement par "les forces occidentales chrétiennes".

Cinq Etats de l´Union indienne ont adopté une loi anti-conversion. Le plus souvent sous la pression des mouvements et partis hindouistes. Le premier fut l´Orissa en 1967, qui fut suivi par le Madhya Pradesh un an plus tard, puis par l´Arunachal Pradesh en 1978. Après une période d´accalmie, les extrémistes hindous déclenchèrent une nouvelle série de législations anti-conversions au Gujarat en 2003, au Chattisgarh en 2006 et finalement en Himachal Pradesh en 2007.

L´accusation de conversions forcées est récurrente dans ces Etats à forte présence hindouiste, et se retrouve à l´origine de tous les projets de lois anti-conversion présentés - et pour certains adoptés - dans l´Union Indienne. En invalidant l´"Himachal Pradesh of Religion Act", écrit l´auteur d'un blog hindouiste "VivekaJyoti", la Haute Cour a failli à sa mission de protection de l´identité nationale et de la communauté hindoue. L´auteur affirme que "l´Islam et le christianisme sont des religions qui pratiquent le prosélytisme" et que pour cette raison, il est impératif que chaque conversion soit longuement et judiciairement vérifiée. (source : Mepasie)

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