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FlashPress - Infocatho
du 9 au 13 septembre 2012 (semaine 37)
 

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13 septembre 2012 -
LE CARDINAL RENCONTRERA Mme LA MINISTRE


Au cours d’un point de presse le mardi 11 septembre, le cardinal André Vingt-Trois a réagt aux annonces de la ministre de la justice, Christiane Taubira, sur le projet de loi dont il avait appris l'existence "en tant que lecteur", dans les journaux.

En raison du "support" ministériel choisi par le ministre de la Justice, et du "flou" des modalités annoncées, le président de la Conférence des évêques de France, a réagi avec prudence aux annonces de la ministre de la justice, qui l'a invité à la rencontrer la semaine prochaine.

Madame Christiane Taubira « est libre de faire les déclarations qu’elle veut, indépendamment du président de la République. J’imagine que sa démarche n’est pas innocente. Elle essaie de marquer ses buts. Je vais la rencontrer la semaine prochaine, je saurai alors le cadre dans lequel elle veut discuter. »

De surcroît, « le projet de loi, annoncé pour la deuxième quinzaine d’octobre, n’est pas encore établi et les contacts que nous aurons avec Christiane Taubira et avec d’autres sont de nature à l’infléchir », a-t-il précisé pour expliquer ses réticences à donner sa position sur ce qui n’est encore qu’une « virtualité ».

Le président de la Conférence épiscopale se dit bien conscient des « pièges à éviter et des erreurs à ne pas commettre » dans le débat qui s’annonce. « Le premier serait de se laisser entraîner dans son instrumentalisation politique. La façon dont les gens se marient et élèvent leurs enfants n’est pas un critère de discrimination politique », a-t-il rappelé.

S’il ne doit pas être politique, le débat ne doit pas non plus devenir « idéologique », a estimé le cardinal Vingt-Trois. La question posée n’est pas celle de « l’homosexualité » et elle ne doit donc pas opposer « homophiles et homophobes » .

Surtout, l’argumentation de l’Église ne doit pas être comprise comme « défendant une conception du mariage et de la famille essentiellement catholique, une particularité confessionnelle » ... « La transmission générationnelle, l’organisation de l’avenir par l’éducation des enfants ne sont pas d’abord confessionnelles. Que mon point de vue soit alimenté par des considérations chrétiennes est une évidence, mais si je propose d’autres solutions, c’est en me mettant au service non pas de l’Église mais de l’humanité. »

Enfin, dans le débat qui s’annonce, l’enjeu réside aussi dans « notre capacité à faire prendre conscience que l’égalité n’est pas la similitude, que le respect des droits supposés de certains n’efface pas les droits réels des autres », a-t-il estimé. « Ce n’est pas parce que des personnes pensent avoir droit à des enfants qu’on doit négliger ce à quoi les enfants ont droit. Dans ce débat, j’entends peu parler des enfants. »

Intervenant au cours d’un point de presse consacré aux prochaines visites ad limina des évêques de France à Rome, le cardinal Vingt-Trois a tenté d’éviter que le futur projet de loi sur le mariage homosexuel n’occupe toute la place dans les échanges avec la vingtaine de journalistes présents.

Le cardinal avait insisté sur « les transformations sociales qui s font partie des préoccupations des évêques . Il est déjà fréquent que nous les abordions avec le pape et ses collaborateurs, mais pas seulement depuis mai 2012 », a-t-il alors fait valoir.

<infocatho> reviendra prochainement sur toutes ces perspectives que les évêques français aborderont lors des rencontres de la "visite ad limina". (source : AP)


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