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du 23 au 27 septembre 2012 (semaine 39)
 

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27 septembre 2012 - Égypte
LES COPTES REDOUTENT UNE HOSTILITÉ CROISSANTE

Les chrétiens d’Égypte, redoutant une marginalisation croissante face à des islamistes en plein essor, craignent de surcroît que le film anti-islam ne renforce l’hostilité à leur encontre dans leur propre pays.

L'Église copte égyptienne a été parmi les premières à condamner le film "L’Innocence des musulmans," un brûlot islamophobe tourné aux États-Unis, pour la réalisation duquel des coptes radicaux installés en Amérique du Nord sont mis en cause.

Le 11 septembre, des milliers d’Égyptiens ont manifesté devant l’ambassade des États-Unis au Caire pour dénoncer cette production à petit budget qui dépeint le prophète Mohammad comme un voyou aux pratiques déviantes.

Le synode de l’Église orthodoxe copte a immédiatement condamné le film en estimant qu’il s’agissait d’un « plan malveillant destiné à diffamer les religions et à provoquer des divisions parmi le peuple égyptien ». Mais cette condamnation n’a pas suffi à empêcher certains islamistes radicaux de s’en prendre à la communauté copte d’Égypte, d'autant que c'est un petit groupe de Coptes de la diaspora est derrière le film. "Aucun lien ne devrait être fait avec ceux d’Égypte", font remarquer les responsables de la communauté copte d'Égypte.

Le film, qui a provoqué une vague de manifestations et de violences meurtrières dans le monde musulman, « était un prétexte pour attaquer les coptes et les chrétiens, comme l’a fait cheikh Abou Islam », déclare Ramy Kamel, un militant copte. « La peur des coptes augmentera tant que l’État restera silencieux sur les violations de nos droits », ajoute ce membre du bureau politique de l’Union des jeunes de Maspéro, qui regroupe les jeunes chrétiens d’Égypte.

Depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, des heurts interconfessionnels, parfois meurtriers, sur fond de montée de l’islamisme,se sont multipliés. L’élection en juin d’un président issu pour la première fois des Frères musulmans, Mohammad Morsi, a aggravé les craintes de la communauté copte, malgré les assurances du nouveau chef d’État d’être « le président de tous les Égyptiens ».

L’Union des jeunes de Maspéro accuse aussi la justice. « La loi n’est appliquée que lorsqu’il s’agit de Coptes, ce qui accroît leur sentiment d’isolement dans leur propre pays. » Un point de vue partagé par Sameh Saad, membre de la Coalition copte pour l’Égypte. « Il n’y a que des cas impliquant une diffamation de l’islam. Tous ceux qui diffament l’islam sont poursuivis et punis, mais ce n’est pas le cas pour ceux qui diffament le christianisme. » (source : AP)


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