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du 23 au 27 septembre 2012 (semaine 39)
 

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27 septembre 2012 - Allemagne
LES CONSÉQUENCES DE LA SORTIE DE L'ÉGLISE

La Conférence épiscopale allemande a publié le 21 septembre un décret général précisant la situation des catholiques allemands qui ont souhaité « quitter l’Église » et donc arrêter de payer l’impôt ecclésiastique.

La décision de « sortir de l’Église » représente « une infraction grave à l’égard de la communauté ecclésiale », ayant pour conséquence que, « pour tous ceux qui souhaitent marquer ainsi une distance » vis-à-vis d’elle, « la participation active à la vie de l’Église sera limitée ». Ce décret général a été approuvé par la congrégation romaine pour les évêques.

Le sujet est d’importance. En Allemagne, mais aussi en Autriche et dans certains cantons suisses où l’Église catholique est financée par l’impôt ecclésiastique, cette possibilité a toujours été offerte aux croyants, pour respecter le « principe constitutionnel de la liberté religieuse » et pour que « nul ne soit considéré comme membre de l’Église contre sa volonté », rappelle le décret allemand.

Cette sortie de l'Église inquiète toutefois sérieusement l’institution depuis que la révélation des scandales pédophiles a accéléré le rythme des départs. Le problème est donc en partie financier : avec ses 4,9 milliards d’euros de recettes (malgré deux années de baisse), l’Église allemande est l’une des plus riches et finance donc très largement l’Église universelle. Il est aussi pastoral : quel « statut » accorder aux baptisés ayant posé cet acte ? Quelles conséquences en tirer ?

Sur ce dernier point, la réponse des évêques allemands a le mérite de la clarté. Si elle « est source d’inquiétude pour l’Église et la préoccupe », la décision de sortir de l’Église ne peut être sans conséquences juridiques, indique le communiqué.

En effet, rappelle-t-il, toute personne dans ce cas « enfreint le devoir canonique de défendre l’Église » (canon 209), ainsi que celui de lui « apporter sa contribution financière » (canon 222).

Un catholique qui aura signifié son retrait ne pourra donc plus recevoir les sacrements de pénitence, de l’Eucharistie, de la confirmation, ou encore de l’onction des malades, « sauf en cas de danger de mort ». Par ailleurs, il ne pourra plus être parrain, ni membre d’un conseil paroissial ou diocésain, et perdra son droit de vote dans l’Église.

Pour qu’il puisse se marier religieusement, il devra solliciter de son curé l’autorisation de participer à la préparation au mariage et s’engager à « préserver la foi et l’éducation catholiques de ses enfants » . Enfin, « au cas où la personne ayant quitté l’Église n’aurait montré aucun signe de remords avant sa mort, l’enterrement à l’église pourra lui être refusé ».

Répondant par avance aux critiques ou aux incompréhensions, la Conférence des évêques justifie ces mesures par le fait que, à ses yeux, « une sortie ne peut être partielle » . Il n’est pas possible de séparer la « communauté spirituelle » de « l’Église institutionnelle ». Un retrait uniquement de l’institution n’est pas possible sans en assumer les conséquences.

Une lettre pastorale sera adressée à chaque personne qui manifestera son désir de quitter l’Église, afin de l’inviter à rencontrer le prêtre pour expliquer ses motivations, mesurer les conséquences de sa décision et … tenter de le faire revenir sur sa décision. (source : KNA)


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