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27 septembre 2012 - France
LA CONFUSION D'UNE EXPOSITION DU MUSÉE DU LOUVRE

Le Musée du Louvre a ouvert le 22 septembre un département dédié aux Arts de l’Islam. La promenade entre les vitrines nous saisit d’une question saugrenue : vous avez vraiment dit islam ?... c'est qu'en fait on est loin de la religion islamique.

La religion est en effet presque totalement absente de la collection du Louvre, si ce n’est à travers une seule lampe de mosquée et un seul manuscrit du Coran.

Cette absence est une manière comme une autre de rappeler la singulière ouverture d’esprit des anciennes civilisations arabo-islamiques.

Cette exposition montre que l'on chantait le vin et l’amour des jeunes garçons à la cour musulmane du calife de Bagdad et, que dans les différentes capitales du monde islamique, de Cordoue à Delhi, les élites de toutes les confessions coopéraient étroitement et sans façon à la prospérité commune.

En fait il aurait été préférable qu'on lui donne un autre titre d'autant qu'on aurait pu déposer ces collections "islamiques" plutôt dans le beau musée de l’Institut du Monde Arabe…

La collection des "Arts de l’Islam" compte environ 3000 objets qui proviennent pour l’essentiel des réserves du Louvre et du musée des Arts décoratifs voisin. Des objets merveilleux, parfois même envoûtants dans leur expression de la beauté. Cela vaut d'y consacrer de longs moments d'admiration.

C’est l’aboutissement d’un projet conçu par le directeur du musée Henri Loyrette et engagé par le président de la République Jacques Chirac en 2003. Pour la mettre en valeur, les architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini ont conçu une « tente bédouine » en verre et aluminium qui abrite deux grandes salles d’exposition, l’une au-dessous de l’autre.

S’il est à déplorer une chose sous la « tente bédouine » du Louvre, c’est l’absence de pédagogie.

Il manque une mise en scène qui distinguerait clairement les différentes civilisations islamiques et mettrait en lumière pour chacune d’elles tel ou tel objet particulièrement significatif.

Contrairement à ce que pourrait laisser croire l’intitulé des objets exposés, ces objets sont le fruit non pas de sociétés proprement islamiques mais pluri-religieuses et pluri-linguistiques, le plus souvent même majoritairement chrétiennes, voire hindoues. Un grand silence recouvre cette merveille d'un monde pluri-culturel.

Il n’y a en effet que l’Arabie et l’Iran qui aient été à peu près totalement islamisés dès avant l’An Mil. (source : AP)

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