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du 28 au 30 septembre 2012 (semaine 39)
 

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30 septembre 2012 - Brésil
30 % DES BRÉSILIENS ONT QUITTÉ L'ÉGLISE CATHOLIQUE

Les catholiques au Brésil sont désormais moins des deux tiers de la population. En dix ans, l´Eglise catholique brésilienne a perdu plus de 15 millions de fidèles. Les groupes évangéliques sont par contre en forte croissance.

Les évêques ont analysé la cartographie des religions du pays, présentée dans le cadre du recensement 2010 effectué par l´Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE). La réflexion a notamment porté sur les initiatives pastorales qui doivent être prises ou renforcées pour faire face à la baisse confirmée du nombre de fidèles, même s´ils demeurent néanmoins largement majoritaires dans le pays, avec plus de 123 millions de fidèles.

Les évêques brésiliens formant le Conseil épiscopal pastoral (CONSEP) se sont réunis le 25 septembre au siège de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) pour réfléchir aux moyens pour en finir avec l´hémorragie de leurs fidèles.

Selon l´IBGE, les résultats du recensement démographique 2010 ont démontré la montée de la diversité des groupes religieux au Brésil. Le nombre de catholiques a continué à baisser, passant de 70,2% à 64,6% de la population entre 2000 et 2010.

Ces données confirment ainsi une tendance observée ces deux dernières décennies. Les catholiques demeurent néanmoins largement majoritaires dans le pays, avec plus de 123 millions de fidèles. Parallèlement, la croissance de la population évangélique s´est consolidée, passant de 15,4% de la population en 2000 à 22,2% en 2010. L´étude révèle également que le nombre de "sans religion" représente aujourd´hui 8% de la population.

Le P. Thierry de Linard de Guertechin, président de l´Institut brésilien de développement, (IBRADES), un organisme lié à la CNBB, a présenté un résumé de la situation mise en lumière par cette nouvelle cartographie religieuse. Selon lui, il faut dépasser l´observation du clivage existant entre catholiques et évangéliques. "Il y a en effet de nouvelles communautés chrétiennes qui ont connu un essor important, a-t-il souligné. Sans oublier le nombre croissant de personnes déclarant être sans religion".

"Nous devons prendre en compte les résultats de ce recensement dans l´élaboration des plans de pastorale de nos diocèses", a suggéré Mgr Joaquim Mol, évêque auxiliaire de Belo Horizonte, dans l´Etat brésilien du Minas Gerais. Le président de la Commission éducation et culture de la CNBB pense notamment à des structures d´accueil plus simples et plus nombreuses pour les communautés.

"Les résultats montrent que notre catéchèse est encore insuffisante", a estimé Mgr Jacinto Bergmann, archevêque de Pelotas, dans l´Etat de Rio Grande du Sud.

"Il faut prendre au sérieux ces résultats, a assuré le cardinal Claudio Hummes, archevêque émérite de Sao Paulo et président de la Commission épiscopale pour l´Amazonie. Car depuis que des statistiques ont commencé à être publiées sur les catholiques au Brésil, la chute du nombre de fidèles n´a jamais cessé. Il faut donc partir de la foi du peuple et ne pas mettre en doute la foi que les personnes manifestent, même si elle ne répond pas à une base théologique élaborée". Le cardinal a également souligné l´importance des laïcs. Un point de vue partagé par le professeur Geraldo Aguiar, conseiller au sein du CONSEP. "Croyez à l´importance des laïcs, a-t-il lancé, et il y aura un processus de transformation de notre Eglise !"

Mgr Guilherme Werlang, évêque de Ipameri, dans l´Etat de Goias, a, lui aussi, souligné l´importance des laïcs et la notion "d´aller vers le peuple."..."Les communautés ecclésiales de base sont très importantes pour le dynamisme de l´Eglise."..."Si nous ne prenons pas en compte la profondeur de la réalité sociale, nous courons le risque de faire de bonnes analyses sans pour autant que cela ait une incidence sur notre travail pastoral",

Les évangéliques constituent le segment religieux qui a le plus augmenté au Brésil, passant de 26,2 à 42,3 millions de personnes, d´après l´IBGE. Parallèlement, le nombre de catholiques n´a cessé de chuter, en particulier dans les grandes villes et dans les régions les plus pauvres, au bénéfice des évangéliques.

Enfin, si le nombre de personnes se déclarant adeptes de l´umbanda et du candomblé (religion afro-brésiliennes) se sont maintenus à un taux de 0,3% de la population, le nombre de "sans religion", lui, est passé, en 10 ans, de 12,5 à 15 millions de personnes. (source : Apic)


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