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du 28 au 30 septembre 2012 (semaine 39)
 

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30 septembre 2012 - Sri-Lanka
ARRÊTEZ CES EXACTIONS CONTRE LES TAMOULS

L’évêque catholique de Mannar lance un nouvel appel au gouvernement pour faire cesser les exactions envers les Tamouls alors que l’ONU entame la première phase de son enquête sur les exactions commises pendant la guerre civile.

Intitulée « Réconciliation, droits de l’homme et problèmes humanitaires dans le diocèse de Mannar », cette longue lettre ouverte de l’évêque de l’un des diocèses les plus touchés par la guerre civile, dresse un état des lieux inquiétant de la situation des droits de l’homme sur ce territoire, toujours sous contrôle militaire.

Mgr Joseph Rayappu, s’appuyant sur des exemples récents, renouvelle ce qu'il avait préconisé devant la LLRC, a Commission gouvernementale. De « graves problèmes humanitaires et violations des droits de l’homme » qui perdurent dans son diocèse – lequel comprend les districts civils de Mannar et de Vavuniya – sont les mêmes pour tous les territoires tamouls du Nord et de l’Est de l’île.

En premier lieu, fait valoir le prélat, il « est grand temps de reconnaître l’identité des Tamouls et de leur accorder les mêmes droits qu’à tous les citoyens sri-lankais ». Il évoque entre autres la cinghalisation forcée qui se poursuit dans la région, où des statues et temples bouddhiques continuent d’être élevés à la place des lieux de culte chrétiens et musulmans et où le cinghalais remplace le tamoul dans les administrations et les lieux publics.

Mgr Joseph Rayappu revient ensuite sur les 146 680 personnes disparues pendant la dernière phase de la guerre (2008-2009) et sur le rapport qu’il avait présenté devant la LLRC et qui lui avait valu menaces et intimidations de la part du gouvernement. Le prélat recommande à nouveau la désignation d’une commission d’enquête indépendante, avec la collaboration des Nations Unies.

A ces disparitions inexpliquées s’ajoutent les milliers d’exécutions extrajudiciaires qui ont eu lieu durant le conflit et qui se poursuivent encore aujourd’hui, rappelle encore l’évêque de Mannar qui réitère sa proposition de mettre en place un processus d’enquête sur ce point, avec l’assistance d’Amnesty International afin d’en assurer l’impartialité.

Il dénonce ensuite la détention sans jugement de centaines de prisonniers politiques tamouls ainsi que les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont incarcérés, sans accès aux soins, au personnel humanitaire, ni à leur familles.

Quant aux réfugiés et déplacés, ils vivent dans la terreur et le dénuement, leurs terres et biens ayant été confisqués par l’armée sri-lankaise, attendant toujours la réhabilitation promise par le gouvernement. Mgr Rayappu évoque ensuite la restriction des libertés fondamentales comme le droit de réunion et d’expression, qui touche les habitants des territoires tamouls comme les ONG, empêchées de leur venir en aide. Il rappelle entre autres le rassemblement pacifique du 24 mai 2012 à Mannar qui avait conduit à l’assignation en justice de plusieurs prêtres catholiques.

Ce nouvel appel de Mgr Joseph survient dans un climat de forte tension dû aux visites préparatoires à la mission de l’ONU au Sri Lanka. Le 20 septembre dernier, à Colombo, des centaines de manifestants dont un nombre important de moines bouddhistes, appelaient au boycott de la commission d’enquête des Nations Unies, affirmant que le Sri Lanka et l’armée en particulier étaient innocents des crimes qui leur étaient reprochés et que les anciens « terroristes du LTTE »"avaient tous été « réhabilités ». (source : Mepasie)


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