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du 28 au 30 septembre 2012 (semaine 39)
 

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30 septembre 2012 -
DOUTES SUR LE MANUSCRIT DE LA "FEMME DE JÉSUS"


Une scientifique américaine a dévoilé un papyrus copte du IVe siècle qui mentionne l’existence de « la femme de Jésus ». Les spécialistes accueillent cette découverte avec scepticisme, d'autant que ce manuscrit n'est nullement authentique.

Le papyrus copte présenté par une scientifique américaine comme datant du IVe siècle et qui avait provoqué un vent de spéculations en évoquant "la femme de Jésus" serait un faux. C´est qu´estime Francis Watson, professeur de l´Université de Durham, en Angleterre. Dans une étude reprise par la presse britannique le 21 septembre 2012, le professeur nie l´authenticité de ce document.

Pour le P. Olivier-Thomas Venard, professeur à l’Ecole biblique et archéologique française de Jérusalem : « L’authenticité du manuscrit pose encore plusieurs questions. Surtout, on ne connaît pas sa provenance, ce qui rend toute interprétation historique difficile. »

D'autant plus qu’« on ne sait pas bien d’où vient t ce petit morceau de parchemin », ajoute le P. Lombardi, porte-parole du Saint-Siège.

« Cela ne change rien à la position de l’Église qui repose sur une tradition énorme, très claire et unanime », selon lequel le Christ n’était pas marié.

Il s’agit de « déconstruire le récit traditionnel des origines chrétiennes » et de « recomposer une vision plus “pluraliste”, qui donne davantage de place aux femmes » . Le dévoilement du fragment en question s’inscrit dans ce contexte. Le P. Venard estime toutefois que l’emballement médiatique aboutit sans doute à « caricaturer » la proposition du professeur King.

Professeur à la Harvard Divinity School, Karen King est convaincue que ce papyrus copte du IVe siècle, mesurant 3,8 sur 7,6 cm, prouve que certains des premiers chrétiens croyaient que Jésus était marié : « Jésus leur a dit, ma femme… », peut-on y lire.

Sur le fond, le P. Venadr souligne que « le type de l’épouse du Christ était déjà connu » . Il est illustré en particulier dans l’Évangile de Philippe, un texte apocryphe dont Dan Brown a fait grand cas et qui parle de Marie-Madeleine que Jésus « embrassait sur la bouche ». « Mais, insiste ce spécialiste, ce n’est probablement pas un détail historique croustillant sur Jésus, destiné à piquer la curiosité de notre époque fascinée par la sexualité ! »

Dans son contexte gnostique (courant à tendance ésotérique des premiers siècles), il résonnerait plutôt comme une « allégorie spirituelle du “parfait” disciple, dans la veine de l’épouse du Cantique des Cantiques », telle que la tradition juive la comprend. (source : AP)


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