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du 1 au 4 octobre 2012 (semaine 40)
 

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4 octobre 2012 - Roumanie
LES RELATIONS DIFFICILES DE L'ÉGLISE GRÉCO-CATHOLIQUE

Malgré le retour de la démocratie en Roumanie depuis plus de deux décennies, l´Eglise gréco-catholique peine à se remettre de sa liquidation par le régime communiste en 1948.

Alors qu´après la Seconde guerre mondiale, elle comptait quelque 1,5 million de fidèles et était, en nombre, la deuxième Eglise de Roumanie après l´Eglise orthodoxe, cette communauté catholique de rite byzantin ne compte plus aujourd´hui que 200
,000 fidèles, soit moins de 1% de la population.

Communauté issue de l´orthodoxie, unie à Rome depuis le Synode d´Alba Iulia de 1697, cette Eglise orientale a été purement et simplement "liquidée" en 1948. Le régime communiste l´avait intégrée de force dans l´Eglise orthodoxe roumaine.

" A la chute de Ceausescu en décembre 1989, qui a permis le retour à la légalité de notre Eglise, nous étions en pleine euphorie. Mais la majeure partie de ceux qui avaient été contraints de rejoindre l´Eglise orthodoxe y sont restés. Les fidèles appartiennent avant tout à la communauté villageoise, et ne veulent pas s´en séparer!".

L´évêque catholique de Maramures reconnaît que dans leur zèle apostolique, des prêtres se sont épuisés à construire de nouvelles églises souvent trop grandes pour le nombre de leurs fidèles.
Souvent la bâtisse est encore en construction et le prêtre actuel ne sait pas encore comment il va financer son achèvement.

La majeure partie des communautés gréco-catholiques dans l´éparchie dispose désormais d´une église paroissiale. Il s´agit parfois de leur ancienne église en mains orthodoxes qui a été récupérée (une vingtaine sur 300). Dans la plupart des cas, il s´agit d´édifices neufs. Beaucoup de prêtres ont mis beaucoup d´énergie - parfois trop! - à construire leur église et la cure, mais il s´agit aussi pour eux, maintenant, de se former, remarque leur évêque.

Chaque année, l´éparchie met sur pied des cours de formation continue, sur la liturgie ou le droit canonique. L´évêque cherche à développer les connaissances de ses prêtres et unifier les règles. Il y a encore dans les paroisses une trop grande diversité dans la manière de célébrer la liturgie. Les anciens célébraient dans la clandestinité, dans des maisons privées. "Mais aujourd´hui, assure-t-il, il est important qu´ils connaissent Vatican II et se réfèrent aux documents conciliaires".

Si le diocèse gréco-catholique de Maramures compte toujours officiellement près de 150´000 fidèles, leur nombre a fortement diminué ces dernières années en raison de la forte émigration qui frappe la région. Les jeunes sont souvent absents des communautés et les jeunes familles participent moins que leurs aînés, qui se souviennent avec nostalgie de leur Eglise d´avant les années 1950.

... La jeune génération a oublié les persécutions du communisme. Pour eux, c´est du passé. Le matérialisme est devenu la nouvelle religion de la majorité !

Au plan des relations avec l´Eglise soeur orthodoxe, sur le terrain, les choses ne sont pas faciles: "Nous devons faire face à des attaques verbales! Cette hostilité crée des tensions. Les communautés gréco-catholiques ne se sentent pas totalement libres.

La visite du pape Jean Paul II en Roumanie, en mai 1999, a marqué un tournant dans les rapports avec l´Eglise orthodoxe. "Avant, le regard sur les catholiques était terrible. La visite du pape a pacifié les relations, avec des effets positifs au niveau de la hiérarchie. Mais sur le terrain, peu de choses ont réellement changé".

Le chemin de la réconciliation entre orthodoxes et gréco-catholiques en Roumanie reste par conséquent long et laborieux.
(source : Apic)

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