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du 22 au 25 octobre 2012 (semaine 43)
 

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25 octobre 2012 - Synode
LE VOYAGE A DAMAS EST RETARDÉ


Le Synode des évêques avait décidé le voyage en Syrie d'une délégation afin d'exprimer la solidarité de l'Eglise , mais la gravité de la situation impose de retarder cette visite, qui devait advenir après la clôture du Synode.

Le 23 octobre, le cardinal Bertone, Secrétaire d'Etat, a rappelé "avoir annoncé la semaine dernière la décision du Pape d'envoyer à Damas une délégation de pères synodaux afin d'exprimer la solidarité de l'Eglise à une population en grave difficulté, ainsi que notre solidarité à nos frères chrétiens, d'encourager aussi tous ceux qui oeuvrent à une recherche de solution respectueuse des droits et devoirs de chacun.

Cette initiative, a déclaré le Cardinal Tarcisio Bertone, "a trouvé un écho positif, non seulement ici ou en Syrie, mais aussi dans les milieux internationaux. Malgré les graves évènements survenus ces derniers jours au Proche Orient, nous avons continué de préparer cette mission. Vif est le désir de transmettre la solidarité du Saint-Siège et de l'Eglise universelle par le biais d'une délégation" d'évêques de cette assemblée, accompagnés de représentants du Saint-Siège. "La délégation devrait gagner Damas dès que délais et modalités auront été définies.

" Nous y travaillons, mais la gravité de la situation impose de retarder cette visite, qui devait advenir après la clôture du Synode, avec quelque variation de la liste des membres de la délégation en fonction de leurs engagements ultérieurs. Les sommes mises à disposition tant par les Pères que par le Pape seront acheminées par la suite en Syrie, en signe de solidarité et de fraternité. Nous devons par ailleurs continuer à prier pour que le Seigneur accorde" à ce peuple paix et réconciliation.

De fait, la situation au Liban et en Syrie s’est singulièrement dégradée. Deux jours après l’attentat meurtrier survenu dans un quartier chrétien de Beyrouth, c’était au tour de Damas, le 21 octobre, d’être le théâtre d’un autre attentat. Une voiture piégée a explosé dans le quartier de la place Bab-Touma, où vivent de nombreux chrétiens, faisant 13 morts. Beaucoup ont interprété ces gestes comme un signal programmé par les ultras du régime s’opposant à toute tentative d’ouverture.

Parmi les nombreuses questions qui restent sans réponses : quels seraient les interlocuteurs à Damas d’une éventuelle délégation ? Certes, l’objectif affirmé par le cardinal Tauran, le 18 octobre sur Radio Vatican, est « d’abord d’exprimer notre solidarité humaine à ceux qui souffrent, en particulier les enfants, les malades, les personnes âgées, les familles déplacées ». Mais aussi, a ajouté le cardinal français, « d’exprimer notre solidarité spirituelle avec nos frères chrétiens, et ensuite encourager tous ceux qui essaient d’aider à la solution du conflit en rappelant les normes du droit humanitaire, du droit international ».

Sur ce point, on ne sait pas si la délégation pourra rencontrer des représentants de l’opposition. Et si oui, lesquels parmi les éventuels interlocuteurs ?

Par ailleurs, le Saint-Siège est parfaitement conscient des risques d’instrumentalisation par Damas d’une telle visite. Sur ce terrain miné, à tous les sens du terme, le cardinal Tauran rappelle la position constante de la diplomatie pontificale : « La violence engendre la violence. Il faut faire prévaloir la force du droit sur le droit de la force. »

Rome pourrait aussi revenir sur la présence envisagée dans la délégation du cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York. Tout Américain est en effet perçu par le régime syrien comme un soutien à Israël. En outre, avant que ne se produise l’attentat dans la capitale syrienne, le patriarche Grégoire III Laham, primat de l’Église grecque-melkite, avait plongé les responsables romains dans l’embarras, en exprimant son soutien au régime lors d’une rencontre, à Rome, le samedi 20 octobre, en marge du Synode.

Enfin, les conditions de sécurité nécessaires à l’envoi d’une délégation semblent loin d’être réunies, tant pour parvenir à Damas par voie aérienne ou terrestre, que pour y séjourner. (source : AP)


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