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1 novembre 2012 - France
LE CARDINAL RICARD S'OPPOSE AU MARIAGE HOMOSEXUEL

A la veille du débat parlementaire d'une loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, le cardinal Jean-Pierre Ricard revient sur les raisons de défendre le mariage basé sur la différenciation des sexes et sur une filiation claire pour l´enfant.

Pour l'archevêque de Bordeaux, si le mariage ne peut être "pour tous", sa défense est l´affaire de chacun. La juste revendication des personnes homosexuelles d´échapper aux diverses formes de réprobation encore présentes dans la société doit être entendue.

Cependant, l´intérêt affectif et éducatif de l´enfant, ainsi que la complémentarité fondamentale du masculin et du féminin dans toutes sociétés ne peuvent être passés sous silence, relève-t-il dans un éditorial publié sur le site du diocèse de Bordeaux.

L´amour ne regarde pas les pouvoirs publics. Si cette loi était votée, elle remettrait en question l´institution du mariage et de la filiation. Mgr Ricard rappelle la définition du mariage comme l´union d´un homme et d´une femme, visant à fonder une famille et à y accueillir des enfants.

Le mariage n´est pas la reconnaissance publique de sentiments, à laquelle pourraient aspirer tous ceux qui s´aiment sincèrement. La question des sentiments et de l´amour ne regarde pas les pouvoirs publics, insiste le cardinal.

Le mariage civil a d´abord une fonction sociale. Il insère le couple dans la société et inscrit la filiation dans une institution stable. Toutes les sociétés ont fondé l´institution du mariage sur la différence des sexes. Il n´y a pas là quelque chose d´archaïque ou de dépassé, mais une juste perception de ce qu´est la vraie nature du couple humain.

Pour Mgr Ricard, la révélation biblique vient confirmer que cette donnée, présente au coeur de sociétés et de cultures extrêmement diverses, s´inscrit dans le dessein même de Dieu : "Dieu créa l´homme à son image, à l´image de Dieu il le créa ; homme et femme il les créa" (Gn 1, 27).

Ce n´est pas parce que la loi a autorisé des célibataires à adopter qu´il faut remettre en question le droit fondamental de l´enfant à avoir un père et une mère. Ce que le droit doit protéger, ce n´est pas d´abord le désir des parents mais le besoin des enfants.

Mgr Ricard admet que des enfants peuvent se retrouver aujourd´hui dans des situations où ils n´ont pas auprès d´eux un père et une mère. Mais c´est tout autre chose que d´organiser et de légaliser a priori une situation où des enfants ne pourront ni se réclamer d´une filiation claire, ni faire l´expérience de la différence sexuée.

Pour le cardinal, derrière la conception de ´l´homoparentalité´, émerge une logique de ´dissociation´ préjudiciable à l´intérêt de l´enfant entre parenté et ´parentalité´, sexualité et filiation, couple et procréation, procréation et filiation. Pour Mgr Ricard, les promoteurs de la loi n´en ont pas mesuré toutes les conséquences.

Si cette loi est souhaitée par un certain nombre d´associations homosexuelles, l´archevêque de Bordeaux constate que la revendication d´un ´mariage pour tous´ n´est pas une revendication de toutes les personnes homosexuelles, loin de là. Même s´il faut reconnaître que notre éducation, notre culture et notre histoire façonnent notre identité sexuelle, cette dernière ne se réduit pas à une donnée purement culturelle. La différence est constitutive de la personne. Elle participe à son identité profonde.

Dire aux personnes homosexuelles que le mariage est une institution qui n´est pas faite pour elles, n´est ni une marque de discrimination ni un signe d´homophobie, comme il n´est pas discriminant envers les personnes de rappeler qu´il ne saurait y avoir de mariage entre frère et soeur ou entre majeur et mineur.

En ce sens là, l´expression ´mariage pour tous´ est erronée : le mariage n´est pas ouvert à toutes les situations affectives. L´égalité ne gomme pas les différences. Ce sont justement les différences qui appellent des traitements différents. En demandant l´accès au mariage, les personnes homosexuelles ne se trompent-elles pas de combat ? conclut Mgr Ricard. (source : Apic)

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