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1 novembre 2012 - France
DES PRISES DE POSITION DIFFICILES À FAIRE CONNAÎTRE.

Le 3 novembre nombreuses seront les radios et télévisions présentes, pour le discours d'ouverture de l'Assemblée plénière de l'épiscopat français. Les thèmes ne manquent pas qui semblent mettre "à rebours" l'Église d'aujourd'hui.

Des thèmes qui ont nom : « mariage pour tous », euthanasie, recherche bioéthique, entre autres et qui doivent être "ciblés" et exprimés de manière claire, accessible, pour que les médias ne les traduisent pas dans un résumé caricatural ou d’opposition systématique et caricaturale.

Car la très grande majorité des télévisions et des radios généralistes semblent s’être donné le mot. C’est que l’on s’attend, dans le discours d’ouverture, samedi, du président des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois,en particulier à une prise de position forte contre le projet de loi du gouvernement visant à ouvrir le mariage aux personnes de même sexe.

Depuis le 15 août – et la prière pour la France –, le ton est allé crescendo chez les évêques, et presque tous ont voulu publier un communiqué sur ce thème. Chacun sent bien, des élus locaux aux associations familiales, que les critiques de l’Église ont provoqué un débat, « sans doute plus important que le gouvernement ne l’avait pensé », comme le reconnaît un membre de cabinet ministériel.

D’une manière assez rare en France, l’Église catholique se trouve à donner le ton de l’opposition politique. Comme il l’a déjà fait le soir du mardi 30 octobre, devant les parlementaires, le cardinal André Vingt-Trois devrait demander aux catholiques d’écrire, de manière massive, à leurs élus. Et certains évêques veulent aller plus loin et poussent même pour que la conférence appuie des manifestations contre le projet.

« Le calendrier politique va marquer très fortement cette Assemblée plénière, reconnaissait aussi, il y a quelques jours, Mgr Bernard Podvin, porte-parole de l’épiscopat. Nous voyons bien que nous nous trouvons face à un contexte sociétal difficile pour nous, avec des projets concernant non seulement le mariage pour tous, mais la volonté de légiférer de nouveau sur la fin de vie, la parentalité, la recherche sur l’embryon. »

Pour Mgr Hippolyte Simon, vie-président de la Conférence des évêques, « le paysage de la société française a changé, et ce projet de loi en est la preuve ». Pour Mgr Antoine Hérouard, secrétaire général de la conférence « les chrétiens peuvent avoir le sentiment de se trouver à rebours de la société française ».

Évêque auxiliaire de Paris, Mgr Éric de Moulins-Beaufort y voit une évolution de long terme : « Les cinquante dernières années, les enjeux étaient de savoir comment vivre de manière plus juste, ou mieux, dans la société.

Désormais, c’est de la définition même de l’homme dont il est question, avec les avancées de la bioéthique, de la médecine, les remises en cause de la filiation, de la sexualité, de la conjugalité… » Dans ce cadre, la difficulté, ajoute-t-il, « c’est de ne pas être toujours contre, dans une société où les chrétiens ne semblent plus à l’unisson ».

Beaucoup de ces responsables craignent en effet de se retrouver cantonnés dans un rôle d’opposition dure. Premier écueil, « confessionnaliser » les positions sur tous ces sujets sociétaux, en se plaçant sur le terrain religieux.

D’où le souci de se situer, et de ne pas entre-méler jusqusqu'à la confusion aussi bien les débats sur la bioéthique que sur le mariage, d’un point de vue anthropologique, à partir d’une vision de la loi naturelle : « Il faut expliquer en quoi les valeurs auxquelles nous croyons ont une portée universelle », ajoute un évêque. De façon aussi à ne pas isoler les religions du reste de la société.

Second écueil, comme le souligne encore Mgr de Moulins-Beaufort, savoir dire ce que l’on est autrement que de manière négative : « Il faut pouvoir faire passer ce que nous voulons vivre. »

Isabelle de Gaulmyn, du journal "La Croix", note que de ce point de vue, les évêques sentent bien qu’ils ne sont pas suffisamment outillés. Pour ce faire, ils ont créé un groupe de travail, au printemps dernier, sur la « présence des chrétiens dans la société », pour réfléchir sur la manière de mieux véhiculer la parole de l’Église. Et ils devraient en débattre longuement lors de cette assemblée, autour de Mgr de Moulins-Beaufort, chargé d’animer ce groupe de travail.

Ce n’est pas chose aisée, dans une institution relativement pyramidale comme l’Église catholique, habituée à faire entendre la « bonne parole » à partir du sommet. Au fond, pour l’archevêque de Clermont, cela renvoie à la problématique de la nouvelle évangélisation, dont il a été question à Rome. « Les catholiques doivent retrouver confiance en eux, explique-t-il, retrouver la liberté d’être, de penser, de vivre du côté du Christ, de l’exprimer, sans être soumis à la fatalité des évolutions. » (source : CEF et AP)

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