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8 novembre 2012 - FSSPX
QUAND UN ÉVÊQUE EXCLUT UN AUTRE ÉVÊQUE

Désormais exclu de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Mgr Richard Williamson a annoncé samedi 3 novembre la création de sa propre structure, "l’Initiative Saint-Marcel." Une rupture dans la "Communion" traditionnaliste.

« Je pense que la situation de la Résistance Catholique aujourd’hui requiert non pas une action précipitée, mais un jugement pondéré à porter sur les hommes et les événements, jusqu’à ce que la volonté de Dieu apparaisse plus clairement », écrit l’évêque intégriste dans le dernier billet de son blog "Commentaire Eleison" .

Il esquisse les contours d’« un réseau souple, avec de poches de résistance indépendantes, réunies autour de la messe, en contact facile les unes avec les autres, mais sans la structure d’une fausse obéissance comme celle qui a contribué largement au naufrage et de la plus grande partie de l’Église dans les années 1960, et à celui de la Fraternité Saint-Pie-X actuellement».

« Je suis prêt à mettre mes pouvoirs d’évêque à la disposition de tous ceux qui sauront en profiter avec sagesse », annonce-t-il par ailleurs, dans un langage étonnant pour parler de la vie sacramentaire de l'Église.

Placée officiellement sous le patronage de saint Marcel le centurion (mort martyr à Tanger en 298), l’Initiative Saint-Marcel rappelle le nom du fondateur de la FSSPX, Mgr Marcel Lefebvre (1905-1991), qui ordonna illicitement Mgr Williamson et trois autres évêques en 1988.

L'exclusion de Mgr Wiliamson est l'un des signes qui caractérisent actuellement la dispersion et l'opposition entre elles des minorités traditionnalistes. Les discours de Mgr Tissier de Mallerais et de Mgr Gallareta ne sont pas toujours accordés à ceux de Mgr Fellay.

Ces difficultés, on peut le percevoir des communiqués surtout depuis mai dernier, dans les allusions qui sont autant de sous-entendus. Selon quelques indiscrétions provenant de l’intérieur de la Fraternité, Mgr Bernard Fellay aurait demandé à quelques prêtres de ne pas suivre Williamson en leur donnant des garanties sur le fait que l'accord avec le Saint Siège n'aurait pas lieu.

Mais si l'indiscrétion était avérée et confirmée, on ne comprend pas pourquoi demander encore du temps lorsque l'on a décidé de répondre négativement et donc de ne pouvoir signer le préambule doctrinal. Il y a donc besoin de temps encore pour comprendre ce qu'il adviendra du délicat dossier qui tient particulièrement à cœur à Benoit XVI.

Quant au destin de Williamson, l'évêque, qui aujourd'hui, dit-il dans une lettre qu'il a envoyé à Mgr Fellay, vit dans une "mansarde" à Londres, c'est difficilement qu'il deviendra le leader d'un nouveau groupe plus extrémiste.

Il y a déjà plusieurs mois, en avril-mai, le site traditionaliste "Riposte catholique" révèlait l'ampleur de la fracture entre les quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X à propos du rapprochement en cours avec Rome. Ou plutôt entre trois évêques - Mgr Alfonso de Galarreta, Mgr Bernard Tissier de Mallerais, Mgr Richard Williamson - et Mgr Bernard Fellay, le supérieur de la Fraternité sacerdotale.

«Nous vous en conjurons», lancaient-ils, «n'engagez pas la Fraternité dans un accord purement pratique». À leurs yeux « les autorités officielles de l'Église se sont séparées de la vérité catholique», le concile Vatican II étant «une perversion totale de l'esprit (…) fondée sur le subjectivisme». Le pape actuel est lui aussi «également imprégné de subjectivisme».

Ils refusent donc un accord où ils ne seraient que «tolérés» dans l'Église et qui «ferait nécessairement taire progressivement (…) toute critique du concile et de la nouvelle messe». Ne voyant pas comment «concilier un accord et cette résistance publique aux autorités romaines, dont le Pape» - ils posent comme condition d'un dialogue le «changement doctrinal de Rome» - ils prédisent un «enlisement» de leur combat et «une profonde division sans retour» de la Fraternité qui sera soumise «à de puissantes influences destructrices». "Tout royaume divisé contre lui-même....(Luc 11-17) " (source : AP)

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