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du 9 au 12 novembre 2012 (semaine 45)
 

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12 novembre 2012 - Malaisie
LES ÉLECTIONS ET LA LIBERTÉ RELIGIEUSE

La question de la liberté religieuse est déjà au cœur de la campagne électorale qui se profile pour les élections d'avril 2013. C'est un sujet particulièrement sensible en Malaisie où 60 % des 28 millions de citoyens malaisiens sont musulmans.

A l’approche de cette échéance électorale, pour des élections qui s’annoncent comme les plus disputées de l’histoire du pays, les prises de position se multiplient, notamment autour de la question religieuse, un sujet particulièrement sensible en Malaisie.

Le 3 novembre dernier, Nurul Izzah Anwar, vice-présidente du PKR (Parti Keadilan Rakyat), a déclaré au cours d’un meeting qu’elle était favorable à ce que la liberté religieuse bénéficie à tous les Malaisiens, y compris aux Malais. Ce faisant, elle s’est attirée de vives critiques de la part de groupes islamiques conservateurs ainsi que de membres de l’UMNO, le parti au pouvoir, qui l’ont accusée d’être favorable à « l’apostasie » des musulmans.

L’ancien Premier ministre Mohamad Mahathir est monté au créneau le 7 novembre, affirmant en conférence de presse : « Nous sommes musulmans. Nous ne changeons pas de religion. Quant aux autres, (…) leurs croyances les autorisent peut-être (à se convertir), mais nous ne devrions pas nous laisser influencer par les idées occidentales. »

L’ancien homme fort de la Malaisie a ajouté qu’au cas où une telle liberté serait accordée aux musulmans, cela aurait des conséquences néfastes en termes d’équilibre entre les ethnies qui composent la population du pays.

Dans les semaines qui ont précédé, ce sont des groupes et des responsables musulmans ainsi que des parlementaires et des membres de l’UMNO qui ont lancé une campagne visant à demander l’introduction des hududs, inspirés par la charia, dans la législation malaisienne.

En Malaisie, Etat laïque dont la religion officielle est l’islam et où les autres religions ont droit de cité, des lois inspirées de la charia existent déjà ; elles s’appliquent aux seuls musulmans et concernent les secteurs de la vie civile tels que le mariage, le divorce, l’héritage et des questions morales. La Constitution fédérale donne aux Etats la possibilité d’assurer l’application de telles lois issues de la charia mais réserve le domaine du Code pénal au gouvernement fédéral. Selon les propositions avancées ces dernières semaines par des membres de l’UMNO, les hududs devraient donc être imposées aux non-musulmans.

De fait, la campagne électorale attise les passions. Mais, au sein de la société civile, le succès de la mobilisation populaire autour de Bersih (‘propre’ en malais), qui milite pour des élections dénuées de fraude, témoigne du désir d’une part grandissante de la population de ne plus se laisser définir en fonction de l’appartenance ethnique ou religieuse. (source : Mepasie)


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