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du 20 au 22 novembre 2012 (semaine 47)
 

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22 novembre 2012 - Angola
INQUIÉTANTE PROGRESSION DE LA SORCELLERIE

En Angola, l’Église catholique lance une offensive contre la sorcellerie dont les pratiques se développent d'une manière inquiétante et elle dénonce un vide juridique, alors que ces coutumes conduisent parfois jusqu’à commettre des meurtres.

« Le problème de la sorcellerie prend des proportions inquiétantes, il touche de plus en plus de fidèles, il détruit les liens familiaux et affecte les relations entre les personnes », a souligné Mgr Francisco Viti, archevêque de Huambo, le 21 novembre, au cours d’une conférence de presse de la Conférence épiscopale d’Angola et Sao Tomé (CEAST), qui représente le monde catholique en Angola.

« La sorcellerie va même parfois jusqu’à perturber l’ordre public, en permettant les règlements de comptes afin de se faire justice soi-même », a-t-il ajouté.

« Il existe un vide juridique concernant les pratiques de sorcellerie, qui ne constituent pas un délit. Or elles ont de graves conséquences : il y a des assassinats, des violences, des actes de diffamation et de calomnie, a expliqué Mgr José Manuel Imbamba, archevêque de Saurimo et porte-parole de la CEAST. C’est un problème chronique en Angola mais que personne n’a le courage d’affronter. »

Soulignant l’incompatibilité entre la foi chrétienne et la croyance en de telles forces surnaturelles, il a expliqué la nécessité de combattre la sorcellerie « car elle entraîne une paralysie sociale et entrave le développement des personnes ».

En Angola, nombre de personnes recourent à un sorcier, qu’elles imaginent doté de pouvoirs supérieurs, pour résoudre un problème de santé, de voisinage, de famille ou encore pour prendre une décision.

« Ces croyances sont très répandues dans la société angolaise et présentes dans toutes les classes sociales », note le pasteur José Evaristo Abias, professeur à l’Institut supérieur de théologie évangélique de Lubango.

« Elles font partie de la culture et de la tradition, elles sont donc très difficiles à combattre », ajoute-t-il, précisant que, dans le nord du pays, elles font des victimes parmi les enfants, maltraités en cas d’accusations de sorcellerie.

En Angola, ancienne colonie portugaise, la majorité de la population est catholique, près de trois Angolais sur cinq se déclarant croyants ou pratiquants. (source : AP)


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