Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 23 au 26 novembre 2012 (semaine 47)
 

-
26 novembre 2012 -
LES SOURDS-MUETS LUI EN SONT RECONNAISSANTS

Le 24 novembre, l'église Saint-Roch de Paris a été au centre d'une étonnante cérémonie religieuse dont la liturgie ne connaissait pas le déroulement habituel car des centaines de sourds-muets s'y sont retrouvés en action de grâces.

A Saint-Roch se trouve le tombeau de l'abbé de l'Epée qui est à l'origine de la première école pour les sourds-muets. Et, pour le bi-centaire de sa naissance, l'Amicale des Anciens Elèves de Saint-Jacques, l'école des sourds-muets, rendaient hommage à celui qui est à l'origine de la première école créée pour eux.

C'est là, à deux pas de l'avenue de l'Opéra, qui n'est alors que terrains maraîchers, que Charles-Michel de l'Épée, né en 1712 à Versailles et curé de Feuges, un petit village près de Troyes, est venu à Paris en 1739. Il fait la rencontre de deux jumelles sourdes qui communiquent par signes. Et à cause d'elles, entre 1760 et 1762, son destin bascule. Il commence leur instruction et décide de créer un cours d’instruction générale par signes, rue des Moulins à Paris. Il enseigne alors à une trentaine d’élèves.

Vivant dans une relative aisance due à l’héritage paternel, il ne demande aucune rémunération. Soucieux de se faire connaitre, il organise des exercices publics. Dès lors, son initiative a un énorme retentissement. De nombreuses personnes s’intéressent à lui, sa méthode se diffuse en Europe.

Il élabore pour ses élèves une pédagogie alors inédite, qui repose non sur l'articulation et la parole vocale mais sur la langue des signes spontanément utilisée par les sourds pour communiquer entre eux.

Il organise aussi son enseignement de façon collective alors que, jusque-là l'éducation d'un enfant sourd était individuelle et dispensée par un percepteur, puisque centrée sur l'apprentissage de la parole.

Il meurt le 23 décembre 1789, il est placé « au nom de ceux des citoyens qui ont le mieux mérité de l’humanité et de la patrie ». En 1791, il est décidé que son école sera prise en charge par la nation. En 1794, l’Institut est transféré rue Saint-Jacques où il est encore aujourd’hui.

La méthode de l'abbé est aujourd'hui contestée, mais elle eut un immense mérite, celui de redonner une prise de conscience identitaire et culturelle aux sourds et aux muets. (source : AP)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil