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du 8 au 10 décembre 2012 (semaine 49)
 

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10 décembre 2012 - France
LA SOCIÉTÉ ET LES MÉMOIRES EN CRISES

Organisme de l'Église de France, l'Observatoire "Foi et Culture", dans son colloque 2012, souhaitait se mettre à distance de la société actuelle afin de repérer, ce que pouvait être une société sans mémoire comme le sont certaines d'entre elles

Ce colloque qui s'est tenu le 8 décembre voulait ainsi
approfondir la question d’une société sans mémoire et sans repères chronologiques. Il le fit par des approches historique, contemporaine, anthropologique et philosophique à partir de trois pistes de réflexion :

- La mémoire globale de la société, de la nation.
- La mémoire de l’Eglise et du christianisme.
- Les interférences entre les deux mémoires, celle de la société et celle de l’Eglise.

Sont intervenus l’historienne Blandine Kriegel, le politologue Paul Thibaud, l’historien Charles Mercier, la philosophe Marguerite Léna, ainsi que l’archevêque de Poitiers et président de" l’Observatoire Foi et Culture", Mgr Pascal Wintzer, et des membres de l’Observatoire Foi et Culture, Guy Coq et Jean Duchesne.

Il est courant aujourd'hui de se désoler de la perte de la transmission : nous serions devenus une société sans mémoire, dans laquelle les repères chronologiques disparaissent ou, tout au moins, s'estompent ou sont manipulés.

Au-delà de ce constat, qui demande à être discuté, on devrait d'abord s'interroger : pourquoi parler de « crises » de mémoires ? Qu'est-ce qu'une crise pour la mémoire ? Est-ce le constat pour une mémoire de la difficulté de se construire ? S'agit-il uniquement des malaises de la mémoire ? Une impossibilité pour la mémoire d'assumer le passé dans sa vérité ?

Mais alors comment articuler mémoire et histoire ? On pourrait avancer par exemple que l'histoire est une connaissance, la mémoire désignant les relations que nous avons avec cette connaissance. D'autre part, comment faire la part de l'expérience personnelle et de la mémoire collective ?

L'actualité chaude est traitée par les médias qui, ce faisant, ne se mettent pas à distance afin de repérer, au-delà d'un événement d'actualité, des tendances de fond de la société et de la culture.

Au lendemain de la grande rupture qu'a été la Révolution française, on voit au début du XIXème siècle des gens comme Chateaubriand rappeler qu'elle n'est pas un effacement de ce qui a précédé.

La culture française reste empreinte de l'idée qu'on ne se construit que sur la rupture. Pour l'Eglise, le concile Vatican II peut être compris en termes de rupture et de nouveauté qui discréditeraient la passé, de même pour la Nouvelle Evangélisation. Ce qu'il n'a pas été, en fait, puisqu'il a rejint la mémoire d'une tradition plus prodonde, en remettant au jour les mémoires des premiers temps de l'Église que sont les Pères des premiers siècles.

La mémoire est en crise dans la société occidentale, du fait du rapport au temps, qui risque de n'être focalisé que sur le présent. Le temps politique est extrêmement instantané, en raison de ce qui le détermine : les échéances politiques. L'action peut dès lors n'être motivée que par des échéances brèves.

Le rapport au temps est aussi marqué par nos médias. Le développement de Twitter - même le Pape s'y met - montre que tout est de l'ordre de l'immédiateté. Or la personne ne se construit que sur des liens dans la durée. Sur une mémoire et non pas uniquement dans l'instantané.

Les intervenants de ce colloque ont ausi ses fonctions diverses : c'est la mémoire psychologique, individuelle, celle de la société. La mémoire doit aussi se référer à des faits. Une mémoire sans histoire serait imaginaire, fantasmée. Ce qui lui permet d'être fondée, c'est son inscription dans l'histoire et la connaissance de l'histoire.

"L'Observatoire Foi et Culture "a été créé il y a 4 ans. Pendant 3 ans, avec Mgr Maurice de Germiny, évêque de Blois, son travail a surtout été de publier une revue, "Foi et Culture". Puis les évêques ont souhaité que l'Observatoire donne une nouvelle orientation à ses activités, comme ce colloque qui fut une manière de faire dialoguer des acteurs de la vie culturelle, de la vie intellectuelle et de l'Eglise catholique. (source : AP)

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