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du 6 au 9 janvier 2013 (semaine 02)
 

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9 janvier 2013 - France
IL FAUT BIEN UN MOYEN POUR S'EXPRIMER

Dans un long entretien dans l’hebdomadaire "Pèlerin", daté du jeudi 10 janvier, le président de la Conférence des évêques de France a nettement affiché son soutien aux manifestations du 13 janvier contre le projet de « mariage pour tous ».

Jusqu’à présent, le cardinal André Vingt-Trois était resté sur une apparente réserve, souhaitant que le soutien des évêques ne transforme pas la mobilisation en manifestation confessionnelle.

« Puisque le gouvernement a estimé qu’il n’était pas utile d’organiser un débat public et qu’il y a des gens qui ont des choses à dire, il faut bien qu’ils trouvent un moyen de s’exprimer », justifie-t-il, avant de préciser : « Je souhaite qu’ils manifestent de façon démocratique et raisonnable, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas inspirés par la haine, la violence, le mépris, mais qu’ils soient porteurs de messages positifs sur la paternité, la maternité, l’expérience familiale et l’avenir des enfants. »

Revenant sur les interventions de l’Église catholique depuis six mois sur ce sujet, le cardinal se félicite d’avoir vu se rompre « une sorte de mur du silence » maintenu par le gouvernement.

« Quand j’ai été reçu par les ministres en charge du dossier (Dominique Bertinotti, ministre déléguée en charge de la Famille, et Christiane Taubira, ministre de la Justice), elles ne semblaient pas comprendre nos interrogations : tout semblait aller de soi », raconte-t-il, dénonçant le même silence qui a prévalu au développement de ce « débat empirique », aboutissant aujourd’hui « aux revendications pour ouvrir l’Aide médicale à la procréation (AMP) aux couples homosexuels, pour donner autant de droits aux couples d’hommes qu’aux couples de femmes, c’est-à-dire l’ouverture de la gestation pour autrui, autrement dit les mères porteuses… Ce projet est lourd de conséquences ! »

Parmi les conséquences, le cardinal André Vingt-Trois dénonce « la tromperie dans laquelle le projet de loi veut installer les enfants en leur faisant croire qu’ils peuvent avoir des parents de même sexe », un projet qui nie la différence sexuelle – « inévitable et nécessaire, sauf à considérer que, dorénavant, la reproduction se fera par clonage » –, et source de « discriminations entre les enfants de couples hétérosexuels et de couples homosexuels ».

Quant à la manière dont les chrétiens qui se mobilisent sont perçus par la société, le cardinal reconnaît qu’ils doivent accepter d’être mal reçus. « De plus en plus, l’Église se trouve confrontée à des questions de société importantes, et sa parole est souvent mal perçue.

" Si le prophète rappelle la parole de Dieu, il n’est pas forcément bien accepté… Je suis gêné par la réaction de certains chrétiens qui sont hantés par l’image de l’Église qu’il faudrait défendre à tout prix. Qu’imaginent-ils ? Nous ne sommes pas dans le monde pour être bien reçus ! » (source : Pelerin)


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