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du 6 au 9 janvier 2013 (semaine 02)
 

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9 janvier 2013 - France
LA LAÏCITÉ EN DÉBAT DANS UN CLIMAT DE VIVE TENSIO
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Si le gouvernement français n’a pas l’intention de rallumer une « guerre laïque », sa stratégie fait du débat sociétal un débat religieux, même si le report du débat sur la "procréation médicalement assistée", veut tempérer le jeu politique actuel.

Il est tentant pour beaucoup de partisans d'une laïcité dite "ouverte" de montrer que seule l’Église catholique serait contre son projet de « mariage pour tous ».

Président de la Fédération protestante, le pasteur Claude Baty n’est pas dupe de cette stratégie. « Le PS se sentant en difficulté sur la question du “mariage pour tous” déplace le combat sur des vieux principes d’un autre âge », confie-t-il à "La Croix". Et de mettre en cause « la volonté d’un certain nombre de députés socialistes de déplacer le débat du strict sujet du mariage pour tous à l’ordre du jour à une confrontation avec les religions de manière générale ».

Pour autant, le pasteur Baty dit apprécier la manière habile dont l’Église catholique s’est positionnée, sans se laisser prendre dans les positions des traditionalistes ou celles des partisans du “mariage pour tous”.

Pour lui, s’il y a eu une « libération de la parole », il l’attribue aux prises de position des catholiques, mais pas seulement : « Tout le monde y a contribué, car il y a une période où dès qu’on énonçait une position, on était taxé d’homophobie. On ne pouvait se laisser confisquer la parole ainsi. »

Lui aussi, le pasteur Baty entend rappeler la nécessité d’un « dialogue suivi sur toutes les questions de société ». Et son verdict est sévère pour le Président français tout autant que pour le Premier ministre : « Avant d’annoncer des décisions qu’on n’est pas en mesure de tenir, il convient de réfléchir, de consulter les gens, comme ce qui se fait très bien pour le débat sur la fin de vie. »

À ses yeux, « on ne peut annoncer des changements fondamentaux de société sans que les citoyens aient la possibilité de s’exprimer, d’autant qu’un grand nombre d’électeurs de François Hollande ont voté pour lui malgré certains points de son programme ».

Pour lui, le président de la FPF, l’Église catholique n’est donc pas la seule visée : « Il a fallu nous défendre contre une volonté de certains socialistes de nous présenter comme le front des religions contre le mariage pour tous ». « Je me suis senti, à titre personnel, solidaire de l’Église catholique car tout le monde était attaqué, et spécialement les catholiques car ils font peur, étant encore assez puissants dans notre pays. »

Solidarité aussi des évêques orthodoxes avec les évêques catholiques. Carol Saba, porte-parole de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France qui rappelle que « nous n’avons cessé de demander un débat national, où toutes les strates de la société peuvent s’exprimer ».

Il s’agit bien, pour Carol Saba, d’un « problème de méthode ». « Ces difficultés engagent le fond de manière négative, regrette-t-il. Ce qui importe, c’est de réinstaller une coopération sur la durée, un large débat national qui tienne compte des uns et des autres. Depuis cet été, on court le risque d’un déni de dialogue véritable, un enchaînement qui monte vers le clash, qu’il faut en démocratie éviter.» (source : AP)


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