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du 6 au 9 janvier 2013 (semaine 02)
 

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9 janvier 2013 - France
C'EST UNE MANIFESTATION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

Sur le perron de l’Élysée, mardi soir 8 janvier, au terme de près d’une heure et dix minutes d’entretien avec François Hollande, les responsables religieux ont tenu à délivrer un message de pondération.

Devant les représentants des cultes, le président de la République, François Hollande, a insisté sur la nécessité de dialoguer sur « les points de convergence » entre les religions et l’État, alors que le ton semble se durcir entre le gouvernement et les fidèles catholique à quelques jours de la grande manifestation nationale contre le « mariage pour tous », le 13 janvier.

Soulignant le caractère paisible de la rencontre, le cardinal André Vingt-Trois a précisé que la question du mariage homosexuel n’avait pas été abordée en tant que telle, mais parmi d’autres sujets d’actualité comme le débat autour de la fin de vie ou les atteintes aux lieux de culte.

De même la polémique entre Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale, et l’enseignement catholique a-t-elle été précautionneusement éludée. Interrogé sur sa possible présence dimanche, dans le cortège, le président des évêques de France a, une nouvelle fois, émis l’hypothèse de « saluer les manifestants », tout en excluant de participer lui-même à la manifestation.

Même prudence chez le grand rabbin Gilles Bernheim, qui a qualifié l’échange d’« apaisé et fructueux ». « Ce dont il est question, a-t-il assuré, c’est une perte du sens du religieux en France. » Dans ce climat tendu, le représentant de la communauté juive a souligné que « lorsque les religions expriment des revendications, ce n’est pas contre l’État, ni dans la préservation de leurs intérêts particuliers, mais pour nourrir la culture de la France. »

Selon un conseiller de l’Élysée, François Hollande avait entamé cette rencontre à huis clos par un propos préliminaire dans lequel il a évoqué la république laïque. Si elle est une force, elle a aussi ses fragilités qui supposent de développer le respect, a-t-il dit en substance, insistant sur la nécessité pour les religions et l’État de dialoguer aussi sur « les points de convergence que sont la recherche de la paix, la lutte contre la pauvreté et l’adhésion de tous à la laïcité ».

Quant au « mariage pour tous », le président y a brièvement fait allusion en expliquant que si toutes les opinions sont légitimes à s’exprimer, la loi concerne exclusivement le mariage civil.

À quelques jours du rassemblement parisien, les responsables chrétiens, juifs et musulmans se sont employés à écarter toute idée d’un « front des religions », pour reprendre la formule de Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman.

« Ce n’est pas une manifestation des religions mais de la société française », a renchéri Joël Mergui, président du Consistoire central. À cet égard, Gilles Bernheim dit avoir « profondément regretté » que les religions aient été auditionnées ensemble au Parlement. Les conduire à justifier ainsi leur position « donnait l’impression d’une coalition des religieux contre un pouvoir politique, ce qui n’a pas lieu d’être. »

Selon l’Élysée, le président n’a pas non plus abordé la question de la procréation médicalement assistée (PMA) mais, au sujet de l’adoption, a insisté sur le fait que la loi évoluera « dans l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Au sujet de la loi sur la fin de vie, objet d’un échange entre le président français et le cardinal André Vingt-Trois, le chef de l’Etat a assuré qu’il y aura un temps de dialogue avec les religions, lorsque les questions posées au comité national d’éthique à propos du rapport Sicard auront abouti. Ce serait le cas au printemps prochain.

Devant les représentants des cultes, le président de la République a insisté, mardi soir, sur la nécessité de dialoguer sur « les points de convergence » entre les religions et l’État. (source : AP)


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