Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 17 au 21 janvier 2013 (semaine 03)
 

-
21 janvier 2013 - Inde
LES ABORIGÈNES HINDOUISTES CONTRE LES ABORIGÈNES CHRÉTIENS

Plusieurs villages aborigènes de la région côtière du Maharashtra sont le théâtre d’une violente campagne antichrétienne menée par des extrémistes hindous.

Le dimanche 13 janvier, les chrétiens adivasi (aborigènes) du village de Tamsai, dans le district de Thane, ont assisté à la célébration dominicale sous la protection de la police, car epuis l’attaque de leur communauté le 30 décembre dernier, ils sont menacés régulièrement de mort par les hindous aborigènes de leur propre village et se trouvent privés d’accès à l’eau et au bois pour le feu.

« Environ 300 personnes viennent chaque dimanche dans notre village pour l’office dominical, selon un témoin. Nous venions juste de nous rassembler lorsque plusieurs centaines d’hommes sont arrivés et ont commencé à tout casser : l’harmonium a été brisé, la bible lacérée et les fidèles ont été violemment frappés, y compris les femmes et les enfants ; près d’une trentaine d’entre eux sont gravement blessés. Nous avons reconnus la plupart d’entre eux ; certains étaient de notre village et d’autres étaient venus des environs. »

La police a laissé les assaillants perpétrer leur attaque sans bouger et a refusé de prendre leurs dépositions, les responsables des forces de l’ordre du teluka (sous-district) de Palghar, dont dépend le village, répondent aujourd’hui à la presse qu’il ne s’agissait que « d’un léger différend privé, sans conséquences, et qui a été résolu le jour même ».

« L’attitude des forces de police est inexcusable, a déclaré le responsable du CSF le 10 janvier dernier. Dans le sous-district de Palghar, la police ignore systématiquement les plaintes des chrétiens et dans certains cas va jusqu’à demander 2 000 roupies [27 euros, l’équivalent d’un mois de salaire pour ces populations très pauvres] en échange de la protection d’un seul policier pour une réunion. »

L’attaque du lieu de culte – une maison privée qui accueillait les chrétiens du village ainsi que ceux des environs pour les réunions de prière – s’est produite peu après que le gram panchayat eut interdit le culte du « dieu chrétien » dans le village et menacé tous ceux qui persisteraient, d’être exclus de la communauté. « Le panchayat a décidé de refuser l’eau et le bois pour le feu à tous les chrétiens, rapporte un chrétien. Nous avons bien essayé de leur faire comprendre que nous n’avions pas été convertis de force et que des réunions de prière se tenaient ici depuis plusieurs années mais cela n’a servi à rien. »

Déjà en décembre, c’était la ville de Malvan, dans le district de Sindhudurg, qui était le théâtre de violences antichrétiennes, également lors d’une célébration dominicale. A Panvel, dans le district de Raigad, de jeunes chrétiens qui distribuaient des tracts ont été attaqués fin novembre par un groupe hindouiste et grièvement blessés.

Il y aurait eu deux attaques distinctes contre les chrétiens le 30 décembre 2012 dans le village, toutes deux motivées par des allégations de conversions forcées. Les habitants qui sont considérés comme chrétiens se voient refuser l’accès aux puits communautaires et l’achat du bois nécessaire au chauffage et à la cuisine sans lesquels il n’y a pas de survie possible dans ces communautés.

Le panchayat a également menacé d’étendre ces interdictions à quiconque dans le village aurait des relations avec les exclus ou tenterait de les aider. « Personne ne m’a adressé la parole depuis l’attaque, témoigne ainsi Jadhav, un chrétien de Tamsai. Et cela continuera jusqu’à ce que nous arrêtions de prier Jésus. » (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil