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du 8 au 11 février 2013 (semaine 06)
 

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11 février 2013 - Sénégal
UNE MISE AU POINT DU SAINT-SIÈGE


La proximité de l'influent Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant'Egidio, avec le candidat aux élections Mario Monti au poste de chef du gouvernement, semble ne pas être du goût du secrétaire de la conférence des évêques d’Italie.

Le 1er février, le secrétaire de la CEI, Mariano Crociata, conseillait de "ne pas se laisser tromper par des bonimenteurs de toutes sortes" à l’occasion des élections qui vont avoir lieu prochainement en Italie.

Lors du conseil permanent de la CEI qui s’était tenu les jours précédents, le cardinal Sepe, archevêque de Naples, s'adressant à Mgr Spreafico, évêque de Frosinone, et membre de la Communauté Sant'Egidio, l'avait appelé, par erreur mais pas tout à fait, Montezemolo, ce qui avait suscité l'hilarité générale.

Or Luca Cordero di Montezemolo, industriel bien connu et président de Ferrari mais également parent du cardinal Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, est le fondateur et le leader du mouvement politique Italia Futura, qui avec Riccardi a lancé la candidature de Monti au poste de chef du gouvernement italien.

Ces jours-ci a également eu lieu le dernier en date des incidents – dernier d’une longue série – survenus entre la Communauté de Sant'Egidio et la diplomatie vaticane.

Cette dernière a en effet toujours considéré plutôt comme un obstacle que comme une aide, parfois même intempestive, l'activisme géopolitique de cette communauté surnommée "l’ONU du Trastevere".

L'incident a eu lieu au Sénégal. La Communauté de Sant'Egidio est intervenue à plusieurs reprises dans ce pays, à partir de 1998, pour "faciliter" un accord entre le gouvernement de Dakar et les formations indépendantistes de la région de la Casamance. Les négociations entre les émissaires des deux parties se sont déroulées à Rome, au siège de la Communauté.

Au Sénégal, on a eu l'impression que le Vatican était le véritable responsable de l'opération. Et cette apparente intervention du Saint-Siège dans un conflit interne que les autorités sénégalaises n’entendent en aucune manière internationaliser a fortement préoccupé ces mêmes autorités.

C’est pourquoi le Saint-Siège a dû intervenir pour faire la lumière sur son rôle. Et il l’a fait par l’intermédiaire de son nonce au Sénégal, l'archevêque Luis Mariano Montemayor.

Le 31 janvier, au terme d’une visite au diocèse de Ziguinchor en Casamance et après avoir également rencontré les chefs des communautés musulmanes et animistes locales, Mgr Montemayor a déclaré :

"Il ne faut pas faire de confusion. La Communauté de Sant'Egidio est autonome et l’Église ne s’oppose pas à ce qu’elle intervienne dans la crise. Mais si le Sénégal en tant qu’État souverain ne demande pas un arbitrage au Saint-Siège, le Saint-Siège n’intervient pas. Le gouvernement du Sénégal a pour politique de ne pas internationaliser le conflit en Casamance et il n’a jamais demandé au Saint-Siège d’intervenir en tant que 'facilitateur'".

Et dans le même temps, il a averti que "sans réconciliation, sans pacification des esprits, sans pardon réciproque, il n’y aura jamais de paix définitive". (source : AP et Chiesa)


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