Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 11 au 14 février 2013 (semaine 07)
 

-
14 février 2013 -
DEUX LECTURES SONT POSSIBLES MAIS ELLES SE CONTREDISENT

Dans un livre, qui vient de paraître, Enrico Maria Radaelli, philosophe, théologien et disciple préféré de l’un des plus grands penseurs catholiques traditionalistes, dicte les conditions nécessaires pour mettre fin au schisme de la FSSPX.

Trois d'entre elles paraissent impossibles à réaliser. Et pour ce faire, il cite les carnets inédits du P. Divo Barsotti (1914-2006).

"Je suis perplexe en ce qui concerne le concile, écrivait le P. Barsotti: la pléthore de documents, leur longueur, souvent leur langage, me font peur. Ce sont des documents qui témoignent d’une sûreté tout humaine plutôt que d’une fermeté simple de la foi. Mais ce qui m’indigne surtout, c’est le comportement des théologiens".

" Le concile et l'exercice suprême du magistère ne sont justifiés que par une nécessité suprême. La gravité impressionnante de la situation actuelle de l’Église ne pourrait-elle pas découler justement du fait que l’on a voulu, avec légèreté, provoquer et tenter le Seigneur ?

" Peut-être a-t-on voulu contraindre Dieu à parler alors que cette nécessité suprême n’existait pas ? Peut-être en est-il ainsi ? Pour justifier un concile qui a voulu rénover toutes choses, il fallait affirmer que tout allait mal, ce qui est fait sans cesse sinon par les évêques, en tout cas par les théologiens".

" Rien ne me paraît plus grave, contre la sainteté de Dieu, que la présomption des clercs qui croient, avec un orgueil qui est seulement diabolique, qu’ils peuvent manipuler la vérité, qui veulent renouveler l’Église et sauver le monde sans se renouveler eux-mêmes.

" Dans toute l’histoire de l’Église il n’y a rien de comparable au dernier concile, dans lequel l'épiscopat catholique a cru pouvoir renouveler toutes choses en n’obéissant qu’à son orgueil, sans s’efforcer à la sainteté, en une opposition si patente à la loi de l’évangile qui nous impose de croire que l'humanité du Christ a été l’instrument de la toute-puissance de l'amour qui sauve, dans sa mort".

Ces critiques sont impressionnantes car elle ne s’adressent pas aux déviations de l’après-concile, mais au concile en soi. D’après Radaelli, la crise actuelle de l’Église est la conséquence non pas d’une application erronée du concile, mais d’un péché originel commis par le concile lui-même.

Ce péché originel serait l'abandon du langage dogmatique – précisément celui de tous les conciles précédents, avec l’affirmation de la vérité et la condamnation des erreurs – et son remplacement par un nouveau langage "pastoral".

On reconnaît dans le langage pastoral une nouveauté décisive et qualifiante du dernier concile. C’est ce qu’a soutenu récemment, par exemple, le jésuite John O'Malley dans son ouvrage à succès "L’événement Vatican II".

Des représentants importants de la pensée traditionaliste stigmatisent le langage pastoral dans lequel ils voient la racine de tous les maux, parce qu'il élève au niveau d’un indiscutable "super-dogme" , le langage pastoral et ses affirmations dépourvues d’une véritable base dogmatique, à propos desquelles il serait au contraire légitime et nécessaire d’émettre des critiques et des réserves.

De ces deux langages opposés, le dogmatique et le pastoral, Radaelli, dans ce nouveau livre, voit découler et se séparer "presque deux Églises".

Celle des traditionalistes les plus cohérents, qui inclut les lefebvristes, pleinement "catholiques pour ce qui est de la doctrine et du rite" et "obéissants au dogme", en dépit de leur désobéissance au pape. Ils rejettent Vatican II en tant qu’assemblée en rupture totale avec la Tradition.

La seconde Église, c’est-à-dire la quasi-totalité des évêques, des prêtres et des fidèles, y compris le pape actuel. Cette Église a renoncé au langage dogmatique et "se fait en tous points fille de Vatican II, dont elle proclame – et cela y compris au niveau de Benoît XVI, qu’il est en totale continuité avec l’Église préconciliaire, même si c’est dans le cadre d’une certaine réforme".

Radaelli pense que cette opposition peut être résolue. "Ce n’est pas le modèle de l’Église obéissante au dogme qui doit recommencer à se soumettre au pape", mais "c’est plutôt le modèle obéissant au pape qui doit recommencer à se soumettre au dogme". Toutes les difficultés existant entre Ecône et Rome ne seront résolues qu’après le retour de l’Église à son propre langage dogmatique". (source : Chiesa)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil


ACI Allafrica Agence Fides Agence Misna Service de presse du Vatican-VIS Agence KNA COMECE Agence Apic ENI SOP ... Mepasie....Chiesa
Agence CNS Orthodoxie CEF Oasis ....
COMECE ...News.va... CNS... COMECE ...News.va... CNS.... AP ....VIS..... LPJ .....Fides ...Oasis-Marcianum