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du 15 au 18 février 2013 (semaine 07)
 

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18 février 2013 -
UNE AUTRE SITUATION POUR L'ÉGLISE A-VENIR


Ce sont 117 cardinaux qui, au milieu du mois de mars, s’enfermeront en conclave, autant que ceux qui, il y a huit ans de cela, élirent Joseph Ratzinger pape au quatrième tour de scrutin. Mais aujourd'hui ils se retrouvent dans un autre contexte.

L'élection d'un évêque de Rome, polonais et non pas italien, par plus des deux tiers des voix, fut l’une des élections les plus rapides et les moins discutées de l’Histoire.

Mais, cette fois-ci, ce sera tout à fait différent. L'annonce de la démission les a pris par surprise, comme un voleur dans la nuit, sans qu’un long crépuscule du pontificat leur ait donné la possibilité, comme ce fut le cas pour Jean-Paul II, d’arriver au conclave en ayant déjà suffisamment réfléchi à leurs choix.

En 2005, l’éventualité d’une élection de Ratzinger n’est pas apparue à l'improviste, elle était déjà mûre depuis deux ans au moins et toutes les autres possibilités étaient tombées l'une après l’autre. En revanche, aujourd’hui, la situation est tout à fait différente. Et un élément inédit s’ajoute à la difficulté de distinguer les choix possibles : la présence du pape prédécesseur, même s'il est discret et démissionnaire.

La publication de son prochain livre sera comme un rappel de sa présence, et les cardinaux pourront le croiser durant leurs promenades dans les jardins du Vatican

Le conclave est une machine électorale unique au monde. Affinée au cours du temps, elle en est arrivée, au siècle dernier, à produire des résultats stupéfiants, portant au pontificat des hommes d’une qualité nettement plus élevée que le niveau moyen du collège cardinalice qui, d’une fois à l’autre, les a élus.

Pour citer le cas le plus spectaculaire, l'élection de Karol Wojtyla en 1978 fut un coup de génie qui restera pour toujours dans les livres d’histoire.

Et celle de Ratzinger, en 2005, ne lui fut pas inférieure, comme l’ont confirmé les huit ans ou presque de son pontificat, qui ont été marqués par la distance infranchissable existant entre la grandeur de l’élu et la médiocrité de bon nombre de ceux qui l’avaient élu.

De plus, les conclaves ont souvent été caractérisés par la capacité du collège cardinalice à imprimer des changements de cap à la papauté. L’histoire des derniers souverain pontife est instructive à cet égard.

Elle ne constitue pas une longue série grise, répétitive et ennuyeuse. Elle est caractérisée par une succession d’hommes et d’événements marqués chacun par une forte originalité. L'annonce inattendue du concile par le pape Jean XXIII à un groupe de cardinaux réunis à Saint-Paul-hors-les-Murs n’a certainement pas été moins surprenante et moins révolutionnaire que l’annonce de sa démission faite par Benoît XVI, il y a quelques jours.

Dans quelques semaines, il leur faudra décider maintenir le cap ou innover par rapport au pape précédent, alors que celui-ci sera vivant. En dépit de sa promesse de se retirer dans la prière et dans l’étude, presque cloîtré, il sera difficile d’éviter que sa présence, même silencieuse, ne pèse sur les cardinaux convoqués au conclave, puis sur le nouvel élu. Il est sans aucun doute plus facile de parler avec liberté et franchise d’un pape monté au ciel que d’un ancien pape présent sur la terre. (source : AP)


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