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du 25 au 28 février 2013 (09)
 

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28 février 2013 -
DES DEMANDES SACRAMENTAIRES AU-DELÀ DU RITUALISME

En retirant la question liturgique des discussions avec la Fraternité Saint-Pie-X, Benoit XVI voulait leur permettre de se concentrer sur le fond du problème : le concile Vatican II et son interprétation.

Au-delà des questions liturgiques, il voyait plus largement l'avenir de celui du cadre restreint de quelques milieux catholiques traditionnalistes. Car il y a bien d'autres demandes contestataires dans l'Église contemporaine.

Et c'est ainsi que le prochain pape ne pourra ignorer les questions de discipline des sacrements, de la communion des divorcés-remariés, comme de la reconnaissance de ministères autre que le ministère ordonné.

Dès la messe d’inauguration de son pontificat, le prochain pape sera immanquablement jugé à l’aune de sa manière de célébrer et sur les impulsions qu’il donnera en matière liturgique. Avec une ligne de crête difficile à tenir : maintenir une unité liturgique qui ne soit pas une uniformité, et une diversité qui ne soit pas une cacophonie.

Mais surtout, comme Benoît XVI a su le faire, il devra aussi composer avec des épiscopats qui ne manquent jamais de rappeler que, si le pape est garant de l’unité, « les évêques sont les principaux dispensateurs des mystères de Dieu, comme ils sont les organisateurs, les promoteurs et les gardiens de toute la vie liturgique dans l’Église qui leur est confiée »

Le prochain pape devra aussi répondre aux demandes sacramentelles de plus en plus fortes au sein de l’Église catholique. Avec au premier plan la question des divorcés-remariés, privés de la communion. Sous le pontificat de Benoît XVI, cette question a définitivement dépassé le cadre de quelques milieux catholiques contestataires. Dans tous les synodes diocésains, la question est évoquée et les évêques ne cessent de faire remonter à Rome les questions de leurs fidèles.

Tout en veillant à ne pas donner l’impression de remettre en cause l’indissolubilité du mariage, Mgr Robert Zollitsch, président de la puissante Conférence des évêques allemands, soulignait même, en septembre 2011, la nécessité de « débattre de cette question ouvertement et sans éclat », dans le cadre d’une « démarche théologique et pastorale appropriée ».

« Je connais par exemple un couple de divorcés qui vit ensemble depuis 50 ans une véritable vie chrétienne dans la foi . À nos yeux, ces 50 années passées ensemble ne valent donc rien ? », s’interrogeait ainsi le jeune évêque de Bâle (Suisse), Mgr Félix Gmür.

Autre question : celle des ministères. En 2008, le Synode sur la Parole de Dieu avait avancé l’idée « que le ministère de lecteur soit ouvert aussi aux femmes » mais cette proposition n’avait pas été reprise par Benoît XVI dans son exhortation apostolique Verbum Domini même si le cardinal Ouellet, ancien rapporteur général du Synode avait expliqué, en présentant le texte à la presse en 2010, que ce souhait était « pris en considération » par le pape qui était « en train d’étudier actuellement cette question ».

La question de la reconnaissance de ministères laïcs (catéchistes, lecteurs…) est prégnante dans le monde entier. D’autres évêques ne considèrent plus comme un tabou l’ordination d’hommes mariés – à distinguer du mariage des prêtres qui n’est pas à l’ordre du jour et sans remettre en cause le symbole du célibat consacré, qui n'est pas aussi "impératif" dans l'Église catholique romaine orientale.

On pourra retenir de Benoît XVI le retour de la réception de la communion à genoux et dans la bouche, la réapparition de vêtements liturgiques d’avant le Concile, l’abandon du bâton pastoral de Paul VI et Jean-Paul II.

Mais là n’est pas le cœur des changements impulsés par le pape pour lequel il faudra d’abord retenir le rétablissement du silence après l’homélie, en lieu et place des applaudissements nourris sous Jean-Paul II, lors des JMJ de Paris.

Il restera l'image de Benoît XVI à genoux sur un terrain détrempé par l’orage, adorant le Saint Sacrement dans le silence le plus complet. Pour lui, l’essentiel c'est que l'Église « regarde vers Dieu ». Le futur pape ne peut l'oublier. (source : AP)


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