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28 février 2013 -
IL Y A CINQ CENTS ANS EXACTEMENT, LA CHAPELLE SIXTINE

Le 21 février 1513 mourait Jules II, le pape qui demanda à Michel-Ange de peindre la fresque du plafond de la chapelle Sixtine, le lieu où les cardinaux vont s’enfermer très prochainement pour élire le nouveau pape.

À cette époque-là aussi, Martin Luther décrivait avec horreur, l’Église romaine qui était une véritable "Babylone"

Le pape qui avait régné avant Jules II était Alexandre VI, Rodrigo de Borgial, dont le fils César avait inspiré "Le Prince" à Machiavel. Et ce même Jules II était un homme de guerre qui, lorsqu’il était plus jeune, était monté, l’épée au poing, à l'assaut de la forteresse de la Mirandole.

Et pourtant, au-delà de ce passé familal, des campagnes militaires et des intrigues politiques, le pape Giuliano della Rovere fut porteur d’une vision grandiose en matière de théologie et de connaissances, d’une synthèse jusqu’alors inconnue de la foi chrétienne et de la civilisation, de la "fides" et de la "ratio", vision merveilleusement présente dans les chefs d’œuvre artistiques que le monde entier admire aujourd’hui avec étonnement.

C’est là ce qu’il reste du pape Jules II. C’est là sa véritable identité, son immortel message.

Le samedi 23 février, dans la conclusion qu’il a donnée aux exercices spirituels de la Curie romaine pour le Carême, le pape Joseph Ratzinger est justement revenu une fois encore sur le lien, auquel il donne beaucoup d’importance, entre la raison et l'art, entre la vérité et la beauté, même si celles-ci sont contredites "par le mal qui existe dans ce monde, par la souffrance, par la corruption" :

"Les théologiens du Moyen Âge traduisaient le mot ‘logos’ non seulement par le mot ‘verbum’, mais également par le mot ‘ars’ : ‘verbum’ et ‘ars’ sont interchangeables. Ce n’est qu’en associant ces deux mots, d’après les théologiens du Moyen Âge, que l’on voit apparaître toute la signification du mot ‘logos’. Le ‘logos’ n’est pas uniquement une raison mathématique ; le ‘logos’ a un cœur : le ‘logos’ est également amour. La vérité est belle, et la vérité et la beauté vont ensemble : la beauté est le sceau de la vérité".

Et c'est là qu'en contemplant le Jugement dernier et la voûte de Michel-Age, que les cardinaux de 2013 donneront à l'Église le successeur de Benoît XVI. (source : Osservatore romano)

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