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du 1 au 4 mars 2013 (09)
 

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4 mars 2013 -
L'ÉVÊQUE DE ROME N'EST PAS UN ÉVÊQUE "ORDINAIRE"

Indépendamment des réalités théologiques et dogmatiques qui sont attachées au statut de l'évêque de Rome et aux pouvoirs reconnus à son évêque par l’Église catholique, l'évêque de Rome est loin d’être un évêque ordinaire,

Les conséquences du geste de Banoît XVI sont aux dimensions de l’histoire en dépit des apparences qui banalisent l’événement en le réduisant à la démission de l’évêque de Rome de ses fonctions pour cause d’âge avancé.

L’événement fera date, car il situe différemment, sans la remettre en cause, l'infaillibilté définie au XIXème s. d’autant plus qu’il survient en pleine crise de la modernité et à un moment de rupture unique dans l’histoire de la civilisation mondiale. Benoît XVI, par son geste, vient de montrer que les différents magistères de l’Église, y compris celui du pape romain, sont aussi des institutions de ce monde soumises aux conditions contingentes des hommes qui les dirigent.

Est-ce une démocratisation de la papauté ? Pas vraiment, mais la renonciaion de Benoît XVI inaugure peut-être une plus grande collégialité dans l’exercice du magistère catholique. Ainsi, Rome, conformément aux recommandations de Vatican II, laisserait une plus grande place à la notion d’Église synodale, qui caractérise la plupart des Églises orientales orthodoxes et catholiques.

Cette renonciation entraîne, qu’on le veuille ou non, une phase de déstabilisation temporaire des relais du pouvoir au sein du magistère romain. Cela risque d’avoir une influence plus ou moins déterminante en matière géopolitique, au moment où se réveillent partout les fondamentalismes de tout bord, les intégrismes radicaux, et que l’on constate une remontée spectaculaire de mouvements identitaires extrémistes

La doctrine affirmée par les responsables de l'Église devient comme humanisme intégral ouvert sur la transcendance, qui peut pourrait constituer une plateforme crédible du dialogue dans l’optique d’instaurer une culture de paix.

On peut lire ainsi les événements exceptionnels que nous vivons à travers les signes des temps que posent les gestes de chacun des pontifes romains principalement depuis Paul VI. Chacun d'eux donne une résonnance mondiale au message évangélique.

En décembre 1964, quand Paul VIse rend à Bombay, s'adressant au peuple de l'Inde, le pape s'adressait en fait au monde entier, en demandant : "Puissent les nations cesser la course aux armements et consacrer en revanche leurs ressources et leurs énergies à l'assistance fraternelle aux pays en voie de développement. Puisse chaque nation... consacrer, fut-ce une partie de leurs dépenses militaires, à un grand fonds mondial pour la solution des nombreux problèmes qui se posent pour tant de déshérités..."

En octobre 1965, son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York, rejoint le propos de John Kennedy quatre ans plus tôt, "l'Humanité devra mettre fin à la guerre ou c'est la guerre qui mettra fin à l'Humanité", il ajouta "...jamais plus la guerre, jamais plus la guerre ! C'est la paix, la paix qui doit guider le destin des peuples et de toute l'Humanité !"

A Bogotà en août 1968, il est le premier pape à aller en Amérique latine. Plus d'un million de personnes se massent le long du parcours qu'emprunte le cortège de Paul VI, qui va redéfinir l'engagement de l'Église à l'endroit des pauvres et à donner naissance au concept de théologie de la libération.

On ne peut méconnaître que seul l'évêque de Rome reçoit un tel accueil et assure un tel retentissement dans le monde international. Il en fut ainsi, et plus encore, pour Jean-Paul II.

Il en fut ainsi des grands discours du pontificat de Benoit XVI au monde de la culture, à la société civile et aux responsables politiques : discours au Collège des Bernardins (France) le 12 septembre 2008, discours au château de Prague (République Tchèque) le 27 septembre 2009, discours au Centre culturel de Belem (Portugal) le 12 mai 2010, discours au Parlement et à la société civile au Westminster Hall (Grande-Bretagne) le 17 septembre 2010, discours au Parlement Fédéral, le Bundestag, à Berlin (Allemagne) le 22 septembre 2011.

Les relations directes de l'évêque de Rome se poursuivent et se spécifient par l'intermédiaire des ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège, comme par l'intermédiaire des représentants permanents auprès des organismes internationaux .

Sur le plan du droit international, le Saint-Siège existe aujourd'hui comme « sujet de droit primaire » à l'égal des États, c'est-à-dire qu'il est reconnu par les États mais ne doit pas son existence à cette reconnaissance. Car l'existence du Saint-Siège est liée à la personne du pape et non pas à un territoire. Le Saint-Siège et le Vatican sont deux entités distinctes bien qui ont l'une et l'autre le Pape à leur tête.

Ainsi les représentants du Saint-Siège auprès de 181 États et de 18 organismes internationaux sont rattachés et représentent non le Vatican, mais le Saint-Siège apostolique, c'est-à-dire, l'évêque de Rome. C'est une charge qu'il assume par les nonces ou des délégués apostoliques. L'Annuaire Pontifical indique que ce corps diplomatique compte 181 nonces, et 8 délégués apostoliques. (source : AP)


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