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du 1 au 4 mars 2013 (09)
 

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4 mars 2013 -
GOUVERNANCE ET HYPERCENTRALISATION

Pour avoir arpenté durant quatre années les couloirs de ce petit royaume qu’est le Vatican, il faut avant tout rétablir un peu de bon sens: la plupart des personnes qui y travaillent sont « normales », écrit Isabelle de Gaulmyn, dans La Croix.

On ne rencontre pas à tous les coins de salles des déséquilibrés sexuels, ni des agents crapuleux cachés derrières les rideaux, comme veulent l'inventer des journaux à la recherche du sensationnel.

Il y a plutôt des personnes sans beaucoup de moyens, et qui font ce qu’elles peuvent, au service de l’Eglise.

Certes, des sérieux dysfonctionnements ont gravement affecté la crédibilité de ce pontificat: l’affaire Vatileaks ne fut que l’ultime étape d’une série de gaffes, due à une mauvaise maîtrise du gouvernement, sans que jamais l’entourage le plus proche du pape ne soit parvenu ni à s’amender, ni à le protéger: phrase qui n’aurait jamais du être prononcée (Ratisbonne), décisions prises sans précautions (intégristes), textes mal orchestrés, multiplication des porte-parole et brouillage des messages. Au final, l’image d’un pouvoir faible, et, on sait que les médias aiment s’acharner sur les faibles…

Mais il faut aussi reconnaître que le système curial est à bout : des responsables qui ne se renouvellent pas suffisamment, trop peu nombreuse, incapable de répondre aux défis posés à une communauté de 1,2 milliards de croyants. Une organisation hyper centralisée, et paradoxalement, dans le même temps dans certains domaines, d’un amateurisme souvent déconcertant.

Enfin le culte du secret suscite les pires fantasmes dans notre monde médiatisé où la transparence est valeur cardinale. Dans ce petit Etat à l’abri d’épaisses murailles, on n’accède qu’avec une autorisation, on ne parle pas, sauf sous le manteau, sub segreto.

Les processus de décisions restent mystérieux, les documents non publiés …L’Eglise n’est pas une démocratie. Cependant, on se serait évité les développements actuels si l’on avait rendu publiques les conclusions du procès de l’affaire Vatileaks. De même, pourquoi les comptes du Vatican ne sont-ils pas publiés et accessibles aux catholiques, après tout les principaux contributeurs, comme c’est le cas pour toute ONG ?

Le maintien du secret au sein du pouvoir date d’une époque où les voyage se faisaient en calèche, où les documents ne circulaient pas, et où la plupart des gens ne pouvait les lire. Un monde où les puissants estimaient ne devoir rendre de compte à personne. Il est urgent de mette un peu d’air dans les articles des journaux. Il est tout aussi urgent d’en faire souffler dans les couloirs du Vatican. (source : la Croix)


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