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4 mars 2013 -
IL Y AVAIT LES PRINCES, IL Y A AUJOURDHUI BIEN D'AUTRES PRESSIONS

Hier les veto des empereurs germaniques ou des princces italiens comme de gouvernements occidentaux voulaient imposer leur pouvoir. Aujourd'hui, il n'y a pas que le harcèlement des média pour les remplacer.

D'autant qu'on n’a pas le souvenir qu’il y ait eu, au siècle dernier, un pré-conclave aussi peu clair et aussi vulnérable aux pressions externes et internes, que celui s'ouvre aujourd'hui.

Le dernier veto, spectaculaire, qui ait été émis par une puissance terrestre – en l’espèce l'empire austro-hongrois - contre un cardinal qui allait être élu pape, remonte à 1903. Mais aujourd’hui c’est le "quatrième pouvoir", celui des médias, qui harcèle sans trêve les cardinaux appelés au conclaveen les attaquant sur des thèmes les plus divers..

L’un d’eux est déjà tombé, il s’agit de l’Écossais Mgr Keith Michael Patrick O'Brien, et sa démission de l’archevêché d’Édimbourg a été hâtée par Benoît XVI dans l’un des derniers actes de celui-ci en tant que pape. Le cardinal O'Brien a lui-même annoncé qu’il ne se rendrait pas à Rome pour l’élection du nouveau pontife.

Un autre est l’ancien archevêque de Los Angeles, Roger Mahony, censuré par son propre successeur, José Horacio Gómez. Un troisième est l’ancien archevêque de Bruxelles, Godfried Danneels. Jusqu’à présent, Mahony et Danneels ont résisté à l'épuration mais, au sein du collège des cardinaux, leur autorité est déjà pratiquement réduite à rien.

Et pourtant, il y a quelques années, ils étaient tous les trois au sommet de leur notoriété. Parmi les neuf voix que le cardinal Carlo Maria Martini, le candidat préféré des cardinaux progressistes opposés à l’élection de Ratzinger, obtint au premier tour de scrutin du conclave de 2005, il y avait justement celles d’O'Brien, de Mahony et de Danneels.

En plus des pressions externes, il y a également des pressions venant de l’intérieur de l’Église qui agissent sur le pré-conclave.

Du rapport secret qui a été remis par les trois cardinaux Julián Herranz, Jozef Tomko et Salvatore De Giorgi à Benoît XVI et à lui seul - et celui-ci l’a mis à la disposition exclusive de son successeur - pas une seule ligne n’a filtré mais dont on sait, "de sources bien informées" chuchote-t-on, qu’il dresse un tableau préoccupant du mauvais fonctionnement de la Curie romaine, constitue pour le conclave une sorte de bombe à retardement.

Cela va conditionner le choix du nouveau pape, parce qu’il sera demandé à l’élu d’accomplir dans des délais très courts cette réforme de la "governance" que Benoît XVI a laissée inachevée, afin d’empêcher l’Église de sombrer dans un désordre institutionnel assez grave pour porter ombrage à son ultime et véritable mission : raviver la foi chrétienne là où elle s’est affaiblie et l’apporter là où elle n’est pas encore arrivée.

À l’occasion des précédents conclaves, les cardinaux ont également été soumis à des pressions de ce genre.

Lors des deux conclaves de 1978, qui élurent papes d’abord Albino Luciani puis Karol Wojtyla, les cardinaux se virent remettre un dossier préparé par le "think tank" un groupe de prétendus bolonais de Giuseppe Dossetti, Giuseppe Alberigo et Alberto Melloni.

Il comprenait un chapitre détaillé concernant les mesures que le nouvel élu devrait prendre au cours des "cent premiers jours" : abolir les nonciatures, faire élire les évêques par leurs régions ecclésiastiques respectives, conférer des pouvoirs délibératifs au synode des évêques, instituer au sommet de l’Église un organe collégial "qui, sous la présidence personnelle et effective du pape, traitera au moins deux fois par semaine les problèmes qui se posent à l’Église dans son ensemble et prendra les décisions correspondantes".

Le dossier demandait également au nouveau pape de "se libérer de la peur de la révolution sexuelle” et d’innover de manière décidée en ce qui concerne la morale chrétienne dans ce domaine, mais Jean-Paul II ne fit rien de tout cela.

En 2005 les Bolonais revinrent à la charge en misant sur le cardinal Martini et en republiant leur dossier sous forme de livre, mais le pape élu, Benoît XVI, n’en tint pas du tout compte, lui non plus.

Les cardinaux électeurs écouteront-ils les rumeurs des "spécialistes bien informés", que demanderont-ils dans leur choix à celui qu'ils ont élu. Lui suffira-t-il qu’il lance, au cours des cent premiers jours ou à l'horizon plus lointain, des réformes drastique de la curie, ou d'une gouvernance évangélique. Car monde ne peut être vu que de Rome......(source : AP)


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