Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1 au 4 mars 2013 (09)
 

-
4 mars 2013 -
RÉFLÉCHIR AU RAPPORT DE LA PERSONNE ET DE L'ÉGLISE

Dans les réactions protestantes, la décision de Benoît XVI est une ouverture sur une réalité qui s'était peu à peu estompée au XIXème siècle : le rapport de la personne à la nature même de l'Église.

Claude Baty, actuellement président de la Fédération protestante de France : " Je pense que certains fidèles vont pouvoir différencier le pape et l’Église. Il n’est pas le messie, ni le bon Dieu. Cela va ainsi permettre à certains catholiques de réfléchir à leur rapport à la papauté.

..." Les protestants ne peuvent que s’en réjouir. Dans la perspective protestante, on n’incarne pas. On est en charge du dossier, des responsabilités. Il est bon de voir qu’il prend cette décision au vu des responsabilités qu’il porte. Je lui suis reconnaissant de cette décision et je lui souhaite une fin de vie tranquille."

Laurent Schlumberger, président de l’Église protestante unie : " Ce geste donne à réfléchir, dans une période où l’on cherche la compétence et la compétition à tout prix. Pour une institution très centralisée qui vit d’un pouvoir fort, il y a quelque chose de remarquable. Je pense que, d’une façon paradoxale, ce geste va rehausser la fonction.

" En effet, nous avons longtemps considéré Benoît XVI comme un homme froid, immobile. On constate qu’il n’a pas peur de dire ses faiblesses d’une façon tranquille, contrairement au pathos quasiment mis en scène qu’avait infligé Jean-Paul II. Par cette façon d’être et d’agir, le pape fait preuve d’une sobriété et d’une humilité qui forcent le respect.

..." Le monde protestant perd un compagnon de route, même s’il était exigeant, rugueux, difficile. Benoît XVI était un pape certes conservateur, mais il connaissait très bien le protestantisme. Il est le premier souverain pontife à s’être rendu à Wittenberg et Erfurt, le cœur de l’endroit où Luther a vécu et mené la Réforme. Pour lui, Luther était un chercheur de Dieu toute sa vie, donc il reconnaissait son itinéraire spirituel.

La question qui se pose maintenant est celle de l’unité de l’Église catholique. On fait toujours comme si l’Église catholique était monolithique, c’est tout à fait inexact même à sa tête. Il y a plus de diversité ou de divisions au sein de l’Église catholique. Quelle sera la couleur de l’unité à venir ? Est-ce qu’elle sera donnée par la centralisation maintenue et renforcée ? Ou bien respectueuse des particularismes ?"

Etienne Lhermenault, président du Conseil national des Évangéliques de France: " La démission annoncée du pape Benoît XVI, témoigne de la lucidité et de l’humilité d’un homme dans l’exercice du ministère qui lui a été confié. Et même si la charge de souverain pontife reste bien étrangère aux protestants que nous sommes, la capacité à y renoncer pour le bien de son Église paraît « évangélique ».

..." La devise de son épiscopat, « collaborateur de la vérité », a connu de beaux développements dans les différentes étapes de son ministère. Les évangéliques se souviennent ainsi avec reconnaissance des solides affirmations du cardinal Ratzinger sur l’unicité du Christ.

..." C’est sous son pontificat que se sont poursuivis et développés des dialogues avec l’Alliance évangélique mondiale dont le Conseil national des évangéliques de France est membre. (source : FPF)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil