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du 4 au 7 mars 2013 (semaine 10)
 

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7 mars 2013 - Égypte
NOUVELLE ATTAQUE D'UNE ÉGLISE COPTE EN HAUTE-ÉGYPTE

Le 1 mars, des habitants musulmans de Kom Ombo, au sud de l’Égypte, ont attaqué une église copte avec des cocktails Molotov et de pierres, à cause des rumeurs parlant d'une femme convertie au christianisme qui se cachait à l’intérieur.

La police égyptienne a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser. Les événements avaient débuté le soir du jeudi 28 février, lorsque des centaines de personnes ont tenté de s’introduire dans l’église. La police a alors fait usage de gaz lacrymogènes. Selon le quotidien gouvernemental Al-Ahram, elle aurait également provisoirement refusé de laisser les fidèles quitter l’église pour éviter des affrontements entre chrétiens et musulmans.

Situé à 165 kilomètres au sud de Louxor et à 40 kilomètres au nord d’Assouan, Kom Ombo est une localité de Haute-Égypte connue pour abriter l’un des temples égyptiens les mieux conservés.

Des incidents du type de Kom Ombo, liés à des rumeurs sur des conversions ou à la construction de nouvelles églises, sont fréquents en Égypte et ont parfois dégénéré en affrontements meurtriers. Le plus sanglant remonte au 6 janvier 2010. Six coptes et un policier musulman avaient alors été tués à Nagaa Hamadi en Haute-Égypte à la sortie de la messe de Noël. L’arrivée au pouvoir des Frères musulmans, au Caire, ne contribue pas à apaiser les tensions latentes entre communautésLes attaques se sont multipliées depuis la révolution de janvier 2011.

Le 16 février, par exemple, un leader salafiste avait incité la foule à jeter des pierres contre l’église Saint-Georges de Sarsena, à Tamiya, dans la province égyptienne du Fayoum, à environ 103 km au sud-ouest du Caire. Les assaillants y avaient ensuite mis le feu, détruisant la croix chrétienne au sommet de l’édifice et la plupart des icônes qui s’y trouvaient. Les islamistes estimaient que la construction de l’église copte, construite dans les années 1980 et fréquentée par environ 200 familles coptes, était illégale, car trop proche d’une zone habitée par des musulmans.

Selon l’évêque Youannes, responsable de l’action sociale de l’Église copte-orthodoxe, sur les 83 millions d’Égyptiens, 15 millions seraient des coptes. Ce chiffre est très largement supérieur aux 6 millions déclarés par le gouvernement égyptien, en l’absence de tout recensement impartial. Mais il est plus proche des chiffres avancés ces dernières par plusieurs chercheurs coptes qui se fondent sur les registres de baptême.

Les coptes forment « une minorité, au sens numérique du terme, mais nous ne sommes pas de moindre valeur, au regard de notre histoire, de notre rôle et de l’amour que nous portons à notre nation », rappelait le mardi 5 février le pape copte-orthodoxe Tawadros II, avant de préciser que les chrétiens avaient l’intention de prendre « une part active » à tout dialogue national « qui leur paraîtra bénéfique pour la nation ». (source : AP)


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